« Émile Delcroix et l’ombre sur Paris » de Jacques Fuentealba
C’est dans une rue sombre d’un Paris de fin XIXè que le tout jeune Roland Delcroix est assassiné par un golem. Sans même savoir pourquoi et sans que sa Muse ait pu l’aider.
Est-il utile de préciser que lorsque son cousin Émile, à peine seize ans, va « monter » à Paris pour étudier à son tour à l’Académie des Beaux-Arsestranges, il sera fortement mis en garde par Luzarch. Un extraordinaire verrier, sans doute un peu sorcier, et leur maître à tous deux.
Malgré toute sa bonne volonté, son jeune élève manifeste une propension à se fourrer dans les difficultés presque à la hauteur de son talent. Que ne sait-il se contenter de conter fleurette à la fille de sa logeuse, femme bienveillante autant que fine cuisinière ?
Mais il est tombé amoureux de Floriane. Si la jeune actrice est aussi ravissante que douée, elle est également courtisée par le fils de lord Raidcairn, Byron, condisciple d’Émile et son exact opposé. Le rival par excellence.
Apprendre à la sortie de l’Opéra que Floriane a accepté son invitation dans un restaurant chic alors qu’Émile se faisait une joie de l’emmener dîner n’est pas de nature à le mettre de bonne humeur. Ce n’est donc pas de très bon gré qu’il se laissera inviter à son tour par le curieux étranger qu’il a rencontré dans la loge de la jeune fille et qu’elle a également éconduit pour la soirée.
Pas le genre de compagnon que l’on envisage pour un souper agréable mais Le Joyau déchu en vaut la peine. Par son décor de vitraux et de miroirs et par l’absinthe que l’on y sert. Encore faut-il avoir un estomac à la hauteur. Or, en y parlant de son art et en crayonnant un petit dessin de sa Muse tout en buvant davantage qu’il n’aurait du, Émile aura à peine le temps de réaliser celle qu’il a créée qu’elle lui aura été volée et que Drussel, son hôte, aura disparu.
Mais voilà, c’est de sa Muse qu’un artiste tire son inspiration et il est hors de question de s’en laisser déposséder. Heureusement Floriane, en digne Fille de la Fée verte, va le tirer de ce rêve vert et proposer son aide pour demander à Drussel de lui rendre son dessin.
Aucun d’eux ne se doute pourtant dans quoi il met les pieds.
Depuis les catacombes jusqu’à cette extraordinaire cité qu’il est le seul à voir au-dessus de Paris en passant par les Cours des enfers, Émile n’aura pas de trop du soutien de son meilleur ami, Eustache, le chat-homme, de Floriane, de son professeur de pictographie et même du Doyen de l’Université, Gustave Courbet.
Beaucoup d’action et de rebondissements échevelés, vous l’aurez compris, dans un Paris où l’on se déplace en coches ou automobiles à vapeur conduites par des robots, voire en machines volantes, et où se côtoient golems et artistes. Des artistes qui sont de vrais créateurs, c’est certain. Je vous laisse découvrir de quelle façon.
Une lecture très amusante sous une couverture éloquente due à Thomas Balard.
Éditions Walrus
Livre numérique
288 pages – 3,49€
ISBN : 978-2-35477-034-1