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« Fendragon » de Barbara Hambly

livres-fendragon-292En refermant Fendragon, je ne savais pas encore si j’allais me fendre d’un billet, mais une amie m’a mise au défi (pour pouvoir me contredire ensuite dans un billet à elle) et je ne refuse jamais un défi. Malgré tout, parler d’un livre paru en 1985 et qui est sans doute un classique pour pas mal de gens ne me semble pas une info indispensable que les lecteurs attendent pour compléter leur PàL.
Je ne sais pas pour vous, mais je considère un peu comme un piège les bouquins conseillés par mon entourage. Si je tombe par hasard sur un titre et qu’il est juste sympa, cela peut me suffire, mais, quand il m’a été chaudement recommandé, j’en attends sans doute plus qu’il ne peut m’offrir. Je connaissais Fendragon de nom, mais sans l’associer à une idée précise et mon frère m’en a parlé après avoir lu une de mes nouvelles (L’héroïne n’a jamais 40 ans). Après lecture (de Fendragon), j’ai du mal à suivre son association d’idées, je dois l’avouer.
Bref, il m’en a parlé, ajoutant que c’était dans son top 10 et que je pouvais le lire facilement puisqu’il était également dans la bibliothèque de notre mère, dans sa section « à garder ».

Dans les pays du Nord, la vie est rude et Jenny, une sorcière, a sacrifié sa quête de pouvoir pour aimer John, le seigneur du coin, et lui faire deux enfants. Puis, un jour, débarque Gareth, fragile jeune homme du Sud, venu chercher l’aide de John le Fendragon dont les ballades racontent qu’il a déjà tué un dragon. John, évidemment, n’a rien du prestige des ballades, mais il accepte de suivre Gareth en espérant que le roi, auquel il a prêté allégeance et dont Gareth se dit l’envoyé, pourra apporter de l’aide à ses terres (troupes pour chasser les bandits, livres…).
Jenny, inquiète pour John, décide de l’accompagner.
Bien évidemment, le danger que le couple va trouver au Sud ne tiendra pas dans le seul affrontement avec un dragon et Jenny va être confrontée à ses propres doutes.

L’héroïne n’est pas anodine. Ce n’est pas simplement une magicienne en quête d’aventures ou une femme amoureuse… C’est un peu, au fond, la femme de notre époque qui doit jongler entre vie de famille et réussite personnelle, qui peut se demander, parfois, si elle ne serait pas plus brillante, plus talentueuse… si elle disposait de plus de temps en n’ayant pas fondé une famille.
A vrai dire, Fendragon, sous ses airs de fantasy médiévale toute simple et de chasse aux dragons, aborde de façon originale des thèmes qui nous sont pourtant si familiers.

Malgré tout, je n’ai pas été complètement emballée.
Parce que les doutes de l’héroïne, c’est super sympa la première fois, mais, la 50ème, c’est un peu lassant : OK, on a bien compris qu’elle n’avait pas vraiment désiré ses enfants, qu’elle se sentait un peu ratée, etc.
Parce que, finalement, John, dans le rôle du compagnon super compréhensif, je me demande si on y croit vraiment.
Parce qu’il y a des petits détails agaçants comme ce personnage, qui est riche, mais qui va garder ses lunettes cassées toute l’aventure.
Parce que, dans une histoire qui devrait sentir le fer, le sang, la boue sur les bottes… j’ai un peu de mal avec le profusion de descriptions, sans doute voulues poétiques, mais qui distraient mon attention.
Parce que, en évitant les redites, on aurait sans doute eu un récit plus court et plus percutant.

Au final, cela dit, malgré mes réserves (qui vont sans doute me valoir les foudres de pas mal de fans, à commencer par ma propre famille), Fendragon est une bonne histoire, qui prouve que la fantasy est pleine de surprises. Mais il ne sera pas dans mon top 10 à moi, le style ne m’ayant pas convaincue.

Traduit par Michel Demuth
Points – Editions du Seuil
ISBN : 2-02-085803-7

Cibylline

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