« La Nuit des enfants rois » de Bernard Lenteric
À ce point de perfection, peut-on encore parler d’un ordinateur ? Mais c’en est un et c’est en raison de sa puissance presqu’illimitée qu’on l’a consacré à la recherche systématique de la prochaine génération de génies pour les États-Unis. C’était la grande idée du vieux Joshua Killian créateur de la Fondation Killian. Il pensait/rêvait qu’en installant systématiquement des enfants de plus en plus jeunes devant un clavier d’ordinateur, il en sortirait bien quelque chose.
Puis les années passèrent et, en l’absence de résultats, il n’y eut plus qu’un technicien affecté à cet ordinateur qu’il a baptisé Fozzy, et qui lui sert tout à la fois d’ami et de confident, c’est Jimbo Farrar. C’est pourquoi Jimbo et Fozzy étaient seuls quand survint enfin l’évènement attendu. Un évènement qu’il faudra d’abord déchiffrer, mais c’est bien à ça que sert un pareil ordinateur.
Et sept enfants de tous horizons ont écrit un message codé qui, une fois décodé, demande : Où êtes-vous ? Qui pourrait dire la solitude et la frustration d’enfants de génie isolés dans un monde tel que le nôtre ? C’est le genre de choses que comprend Jimbo Farrar et qui le touche. Il va donc non seulement obtenir la poursuite des crédits pour ce projet plus ou moins abandonné (après tout, l’héritière de la Fondation est la meilleure amie de sa fiancée) mais il va aussi rechercher ces enfants. Et quand il les aura trouvés, ce sera pour les rassurer, non ils ne sont pas seuls, et pour les suivre au cours de leur croissance.
Et il le fera dans le plus grand secret.
Enfin viendra le grand jour : une cérémonie où ces brillants prodiges seront présentés au monde. Seulement, cette soirée où ils se rencontreront enfin et qui devait être la plus belle de leur vie tournera au cauchemar et toute leur intelligence ne saura les sauver d’une agression brutale. À cet instant où tout allait basculer, ce sera donc la haine et la vengeance qui l’emporteront.
Toute l’intelligence de Farrar et l’affection teintée de jalousie qu’ils lui portent seront-elles suffisantes pour éviter que la vengeance de ce groupe d’adolescents exceptionnels ne s’étende au reste du monde.
Ce roman n’était pas passé inaperçu voici trente ans. Il s’agit donc ici d’une réédition à l’occasion de la sortie du film d’animation qui en a été tiré et vient de sortir, The Prodigies et, effectivement, ce roman à suspens est traité à la manière d’un film.
Une lecture agréable donc pour une histoire n’a pas vieilli, même si elle ne justifie pas à mes yeux d’avoir été considérée en son temps comme un best-seller.
Éditions N°1 – Olivier Orban
286 pages – 15,15 €
ISBN : 978-2-86391-452-6