"La quête de Nifft-le-Mince" de Michael Shea
Ce roman propose quatre aventures relativement indépendantes de Nifft-le-Mince, audacieux et rusé voleur de son état. Qu’il amène une âme en Enfer, qu’il affronte une reine vampire, qu’il visite l’infra-monde et les démons qui y règnent en maîtres, ou qu’il assiste à la résurrection d’un automate géant, Nifft trouve toujours, ou presque, une solution élégante aux pétrins dans lesquels le plongent l’appât du gain et sa morale de voleur.
Le monde que parcourt ce héros longiligne est riche en couleurs. Les Enfers sont particulièrement folkloriques, avec une collection d’abominations, toutes plus répugnantes les unes que les autres, mais qui finissent par lasser. Les personnages sont assez truculents, même si leurs dialogues sont parfois un peu empruntés. Les aventures ne sont pas forcément très originales, mais on pourra excuser le roman sur ce point, puisqu’il date des années quatre-vingt. À sa sortie, il avait même reçu le prestigieux « World Fantasy Award ».
Le problème est que le temps a passé, le papier a jauni, et ce bon cru a terriblement mal vieilli. L’inventivité et l’audace, saluées avec unanimité à l’époque, sembleront bien fades au lecteur actuel. Et de toute manière, même le meilleur des romans n’aurait pu résister aux nombreux défauts de la présente édition.
La traduction est, dans son ensemble, plus que médiocre et le nombre de coquilles est littéralement impressionnant. La meilleure étant sûrement la répétition d’une bonne page et demie au beau milieu du roman. C’est un véritable gâchis.
Dans ces conditions, impossible de conseiller la lecture de cet ouvrage, même aux fanatiques de romans de fantasy un peu poussiéreux. Ces derniers feront mieux de se rabattre sur une édition anglaise ou, plus simplement, de passer leur chemin.
Éditions Points Fantasy
567 pages – 7,8 €
ISBN : 978-2-7578-0142-0