"La spirale de Lug" de Jonas Lenn
Quand vous mettrez le doigt dans la Spirale de Lug, faites bien attention, vous pourriez bien vous amuser plus que vous ne le pensiez. Foin des ennuyeux Holmes et Watson, et place à Cooler et Quincampoix ! Tout y est… mais délicieusement décalé et, en fin de compte, on sent bien que l’auteur est juste là, juste derrière la page, à partager ce plaisir avec vous.
Pourtant, quoi de plus classique que cette histoire : un meurtre. La victime ? Un curé de campagne… pas très catholique tout de même et, accessoirement, ami du « héros », enfin, de l’un d’eux, et, aussitôt, on enclenche sur toutes les ficelles du genre. Le petit bout de papier brûlé – essentielle pièce à conviction – , le neveu bizarre, la femme de ménage tellement banale, le voisin fouineur, le libraire et son arrière-boutique, l’ami qui revient de loin – de certainement beaucoup plus loin que quiconque pourrait le penser – puis l’inévitable complot, à tiroirs, comme il se doit, et un chat, bien entendu, qui donne tout de suite un petit air énigmatique à l’affaire ; le tout arrosé de l’exacte dose d’irrationnel et de la bière juste adéquate auprès du billard juste adéquat.
Il n’est pas jusqu’aux illustrations, un brin obsolètes, qui ajoutent une touche parfaitement appropriée à l’ensemble. La couverture un peu brouillonne ne suit pas, dommage…
Enfin, le petit plus : les références constantes de l’auteur à un solide bagage culturel qui, dans le contexte, sont encore plus drôles.
— Hélène
Éditions La Clef d’argent – Coll. Ténèbres et Cie
139 pages
ISBN : 2-908254-46-8