« La Terre embrasée – La Première guerre formique » d’Orson Scott Card & Aaron Johnston
Pas de déception avec ce deuxième tome de la préquelle de La Stratégie Ender. Plus de cinq cents pages qui se lisent avec une parfaite fluidité.
Toujours sous forme de récits en parallèle.
Même si les quelques rescapées de l’El Cavador continuent à lutter pour leur survie dans l’espace, le navire d’invasion est déjà passé et c’est sur Terre que le vrai combat va commencer.
Victor Delgado, le jeune mineur envoyé sur Luna pour prévenir la terre de l’invasion des formiques, a réussi, non sans peine, à se faire entendre. Et davantage de façon officieuse, notamment auprès de la Jukes Corporation, qui y voit d’abord une occasion de bénéfice, qu’auprès des autorités, Agence pour la Sécurité et le Commerce dans l’espace comprise.
Par chance, pourrait-on dire, quand elles prendront la menace au sérieux et enverront une navette diplomatique de l’ONU à la rencontre du vaisseau extra-terrestre, ce sera pour la voir pulvérisée sans sommations.
Alors, et seulement alors, prendra-t-on la réelle mesure des évènements. Mais il sera trop tard car les forces ennemies auront débarqué et commencé leur œuvre de destruction systématique.
Même s’il est pratiquement seul, Victor va cependant trouver un allié de poids en Lem Jukes. Ce dernier, si intéressé et si désireux de contrer son père soit-il, a lui aussi appris de visu ce que sont les formiques et il ne peut se résoudre à laisser la Terre sans protection, du moins sans rien tenter.
Cette alliance inattendue va trouver son symétrique côté armée.
Car l’information n’a pas tardé à circuler par les réseaux et le capitaine Wit O’Toole n’estime pas avoir mis sur pied une armée d’élite vouée à la paix pour la laisser les bras croisés quand une pareille guerre, même si elle n’est pas déclarée dans les formes, a réellement commencé sous son aspect le plus horrible.
Et c’est la Chine qui va faire l’objet des premiers débarquements avec brutalement des centaines de milliers de morts sans que l’armée du pays, si peu soucieuse qu’elle soit de solliciter de l’aide, ait les capacités d’y faire face
Par ailleurs, Bingwen, un jeune chinois surdoué d’à peine huit ans, s’il ne peut rien faire seul et guère être entendu de sa famille et de ses voisins, a réussi à se sauver momentanément avec son grand-père.
Il va trouver sur sa route Mazer Rackham. Mazer, militaire des Forces Spéciales Occidentales, envoyé comme instructeur dans le cadre d’une alliance avec l’armée chinoise, n’est pas du genre à attendre une autorisation lorsqu’il juge de son devoir d’intervenir s’il le peut. Et puisqu’il dispose de fait d’un hélicoptère antigravité exceptionnel, il va s’en servir, quitte à risquer une condamnation pour insubordination.
C’est pourtant lui qui va trouver un premier angle d’attaque des formiques, de même qu’il va sauver le petit Bingwen. Ou plutôt que l’enfant et lui se sauveront réciproquement et formeront la plus improbable des équipes qu’ait jamais vu une armée.
Sans doute est-ce le propre d’une lecture agréable qu’on puisse en attendre avec plaisir la suite alors même qu’on connaît le dénouement du roman qui suivra,
Traduction Florence Bury
Illustration de couverture : David Demaret
543 pages – 25 €
ISBN : 978-2-84172-671-4