« L’Affaire Jésus » d’Andreas Eschbach
L’affaire Jésus : Samuel Barron est à la fois richissime et convaincu de l’être devenu à l’aide de Dieu. Sa fortune lui permet, d’une part, de soutenir la foi évangélique aux USA mais, aussi, les recherches sur la fabrication d’une machine à remonter le temps. Après tout, il sait que quelqu’un est allé à la rencontre de Jésus pour le filmer, donc, c’est possible.
Après qu’il ait récupéré chez le Pr Wilford-Smith l’original de la vidéo de Jésus, son fils aîné, Isaak, la regarde, et sa vie entière en sera changée. Comme l’a été celle de John Kaun, ou de Stephen Foxx. L’ancien magnat est à présent parfaitement heureux de co-diriger une usine de chips en Oklahoma, du moins jusqu’au jour où on découvre chez sa fille unique, âgée de cinq ans, une forme particulièrement maligne de leucémie. À ce stade, il est prêt à tout pour la sauver, et même à l’amener voir Celui dont les dons de guérison n’ont jamais été mis en doute. Mais, pour cela, il a besoin de Ryan, et de Stephen Foxx.
L’auteur, dans ce roman, veut clairement faire réfléchir aux dangers de l’extrémisme chrétien, et de ses possibles dérives terroristes.
À ce titre, il est intéressant. Il faut toutefois noter qu’il s’inscrit dans une optique totalement différente de Jesus Video, à la fois plus et moins science-fictive. Dans le sens du plus, il y a bien sûr le voyage dans le temps, mais qui joue finalement un rôle relativement mineur dans l’histoire. Dans les moins, il y a justement le fait que l’essentiel de l’action se passe ailleurs, soit auprès des personnages rencontrés dans Jesus video, et dont la vie a été changée par la vidéo, soit auprès de ceux qui préparent le voyage.
La construction est bien maîtrisée, et cohérente avec Jesus video, du moment qu’on se souvient que Kaun a vu une vidéo différente de celle que Foxx fait circuler, suivant l’exemple du Pr Wilford-Smith. Il est également plaisant d’y trouver une explication du voyage dans le temps à l’origine de toute l’histoire (celui de John).
Personnellement, j’ai été moins enthousiasmée que par le roman précédent, toutefois : j’ai trouvé qu’il y avait vraiment trop de longueurs, sans les rebondissements qui gardaient l’action au centre de Jesus video. Il n’en reste pas moins que c’est un roman agréable à lire, même si je ne dirais pas à proprement parler qu’il est indispensable.
Éditions L’Atalante
Traduction : Pascale Hervieux
672 pages – 27 €
ISBN : 978-2-84-172755-1