« Le Livre des choses perdues » de John Connolly
Voici un conte. Et qui commence ainsi « Il était une fois… ». C’est l’histoire d’un petit garçon, David, auquel sa mère répétait que « les histoires étaient vivantes, qu’elles se mettaient à vivre dès qu’on les racontait » et, à vrai dire ,« qu’elles ont besoin d’être lues. C’est pour cette raison qu’elles quittent leur monde pour se frayer un chemin jusqu’au nôtre. Elles veulent qu’on leur donne la vie ».
Ai-je dit que j’aimais les contes ? Il était donc un petit garçon qui, même en faisant bien attention à se lever en posant d’abord le pied gauche et à faire toujours les choses en nombre pair, quitte à recommencer une deuxième fois s’il venait de se cogner, ne put empêcher sa mère de mourir. Toute la gentillesse des voisins ne sert pas à grand-chose pour un enfant qui se retrouve seul avec son père. Celui-ci, du moins, après quelques mois de chagrin, va pouvoir se remarier.
Nous avons donc les ingrédients de base : un petit orphelin, une marâtre – peu importe si elle n’est pas méchante, dans un conte, elle se doit de l’être – et, enfin, un nouveau bébé dans la maison.
Tout ça dans une maison de campagne avec la guerre en toile de fond. Heureusement, il y a les livres et sa belle-mère l’a installé dans une chambre pleine de livres. David les entend chuchoter mais il n’en dira rien, sûr que le psychiatre auquel son père a fait appel pour l’aider à surmonter son deuil, pourrait bien le trouver bizarre. Il ne faudrait pas qu’il envisage de l’éloigner de ce père qu’il voit déjà bien peu. On comprend que celui-ci, universitaire, très pris par l’énergie qu’il consacre à l’effort de guerre – au service du code – n’ait pas bien envie de rentrer chez lui pour y trouver une autre guerre, froide celle-ci, entre son fils et son épouse enceinte. Cela ne s’améliorera même pas à la naissance du bébé puisque l’aîné se sentira plus rejeté encore.
Alors David se réfugie le plus souvent possible dans un coin du jardin et, puisqu’il n’a pas été écouté, y rumine ses craintes depuis qu’il a aperçu un bonhomme biscornu fouiller dans sa chambre. Il semble qu’il se soit agi d’une pie mais le garçon est bien certain que non.
Mais même au fond du jardin, est-on en sécurité ? Un avion allemand s’y écrase un jour et, dans un sursaut de peur, David se glisse dans un coin de mur éboulé.
Mais, à peine franchie cette issue, voilà que celle-ci disparait et qu’il se retrouve dans une étrange forêt. Chassé par d’étranges loups, et sauvé par un étrange garde-chasse. Le garçon sait bien qu’on ne suit pas un inconnu mais que faire ?
La quête de David pour revenir chez lui sera bien longue et très cruelle mais, tradition oblige, elle prendra toute sa dimension initiatique.
Un petit bijou de cruauté et d’humour dans lequel on retrouvera la fille-biche et autres contes revus sous un jour plutôt noir. On y apprendra qui était l’homme biscornu et la véritable histoire de Blanche-Neige et des sept nains, une pure merveille qui, à mon avis, justifierait à elle seule l’achat du bouquin. C’est vrai que l’humour est une chose très personnelle mais cela me donne bien envie de découvrir l’auteur, qui se cantonnait jusque là au thriller.
Ai-je dit que j’aimais les contes ? Il était donc un petit garçon qui, même en faisant bien attention à se lever en posant d’abord le pied gauche et à faire toujours les choses en nombre pair, quitte à recommencer une deuxième fois s’il venait de se cogner, ne put empêcher sa mère de mourir. Toute la gentillesse des voisins ne sert pas à grand-chose pour un enfant qui se retrouve seul avec son père. Celui-ci, du moins, après quelques mois de chagrin, va pouvoir se remarier.
Nous avons donc les ingrédients de base : un petit orphelin, une marâtre – peu importe si elle n’est pas méchante, dans un conte, elle se doit de l’être – et, enfin, un nouveau bébé dans la maison.
Tout ça dans une maison de campagne avec la guerre en toile de fond. Heureusement, il y a les livres et sa belle-mère l’a installé dans une chambre pleine de livres. David les entend chuchoter mais il n’en dira rien, sûr que le psychiatre auquel son père a fait appel pour l’aider à surmonter son deuil, pourrait bien le trouver bizarre. Il ne faudrait pas qu’il envisage de l’éloigner de ce père qu’il voit déjà bien peu. On comprend que celui-ci, universitaire, très pris par l’énergie qu’il consacre à l’effort de guerre – au service du code – n’ait pas bien envie de rentrer chez lui pour y trouver une autre guerre, froide celle-ci, entre son fils et son épouse enceinte. Cela ne s’améliorera même pas à la naissance du bébé puisque l’aîné se sentira plus rejeté encore.
Alors David se réfugie le plus souvent possible dans un coin du jardin et, puisqu’il n’a pas été écouté, y rumine ses craintes depuis qu’il a aperçu un bonhomme biscornu fouiller dans sa chambre. Il semble qu’il se soit agi d’une pie mais le garçon est bien certain que non.
Mais même au fond du jardin, est-on en sécurité ? Un avion allemand s’y écrase un jour et, dans un sursaut de peur, David se glisse dans un coin de mur éboulé.
Mais, à peine franchie cette issue, voilà que celle-ci disparait et qu’il se retrouve dans une étrange forêt. Chassé par d’étranges loups, et sauvé par un étrange garde-chasse. Le garçon sait bien qu’on ne suit pas un inconnu mais que faire ?
La quête de David pour revenir chez lui sera bien longue et très cruelle mais, tradition oblige, elle prendra toute sa dimension initiatique.
Un petit bijou de cruauté et d’humour dans lequel on retrouvera la fille-biche et autres contes revus sous un jour plutôt noir. On y apprendra qui était l’homme biscornu et la véritable histoire de Blanche-Neige et des sept nains, une pure merveille qui, à mon avis, justifierait à elle seule l’achat du bouquin. C’est vrai que l’humour est une chose très personnelle mais cela me donne bien envie de découvrir l’auteur, qui se cantonnait jusque là au thriller.
Éditions de l’Archipel
349 pages – 18,50 €
ISBN : 978-2-8098-0143-9