« Samien, le Voyage vers l’Outremonde » de Colin Thibert
Samien, orphelin, a été confié selon les usages à un couple de villageois, Ulna et Barth, qui n’ont rien à envier aux Thénardier. C’est pourquoi lorsque « l’oncle » Barth, rentré un soir encore plus saoul et plus violent que d’habitude, s’en prend à lui à coups de fouet, l’adolescent décide de s’enfuir. Partir de nuit dans la montagne sans provisions et sans vêtements chauds, voilà qui est imprudent, mais il trouvera heureusement en route un lichen particulièrement nourrissant aux effets curatifs.
Sa chance, mais est-ce réellement une chance, est la compagnie totalement inattendue d’une araignée télépathe, Yonka, qui s’est camouflée sous son bonnet rouge, profitant de sa fuite pour voir du pays. C’est peu de dire qu’il s’agit d’une araignée fort ambitieuse, bien décidée à hisser Samien le plus haut possible. Et où réussir, sinon dans la capitale du royaume ? Les voilà donc partis vers Iskhion, mais c’est un long chemin et il n’est pas sans danger. Il leur faudra d’abord traverser un désert infesté de brigands avant de découvrir en ville un autre style de brigands.
Voilà une idée originale que cette araignée, d’autant qu’elle n’est en rien magique mais seulement intelligente et astucieuse, et beaucoup plus que son compagnon, dont la naïveté n’est pas le plus sûr moyen d’accéder à la réussite sociale.
Un voyage où Samien découvrira la cruauté, l’amitié, la trahison et même l’amour… donc le monde. Et même l’Outremonde puisque c’est là le lieu de l’exil comme celui de l’approvisionnement en esclaves.
Si la condition des femmes en Iskhion révolte le jeune homme, que dire de ces femmes-indigo traitées en objets, et de celles de leurs compagnons ?
Un roman porteur d’interrogations donc, mais traité aussi sur un mode humoristique. Pas suffisamment toutefois pour être vraiment amusant, comme si l’auteur ne s’était pas vraiment décidé sur le ton. Le résultat s’en ressent. Dommage.
Éditions Thierry Magnier
339 pages – 15,80 €
ISBN : 978-2-84420-888-0