« Sans Âme – Le protectorat de l’ombrelle I » de Gail Carriger
Dans une Angleterre alternative du 19ème siècle, Mlle Tarabotti est une belle latine complexée par son physique pas assez britannique, au caractère bien trempé et persuadée qu’elle est condamnée au célibat. Mais sa caractéristique principale, dans ce monde où les loups-garous et les vampires vivent au grand jour (si je puis dire), est son absence d’âme qui fait que, lorsqu’elle touche une créature surnaturelle, celle-ci devient, le temps du contact, simplement humaine.
La première impression, c’est celle de plonger dans du Jane Austen : notre héroïne, auto-proclamée vieille fille, tombe sous le charme de Lord Maccon, Alpha de sa meute de loups-garous, noble à la fois riche, mais délicieusement brute. Elle le dispute et le boude alors que le bon parti ne rêve que de l’épouser.
A cette romance qui sent bon la dentelle et les tasses de porcelaine, on ajoutera un peu de fantasy urbaine (mais le surnaturel joue plus du décor que du propos), une enquête policière avec son lot de savants fous et de société secrète et une bonne dose de chick lit, Alexia Tarabotti découvrant l’érotisme en même temps qu’elle se fait courtiser d’une manière fort « directe » qui ressemble plus aux canons actuels qu’à ceux qu’on peut trouver dans Orgueil et Préjugés.
En réalité, Sans Âme forme un mélange au premier abord surprenant, avec un ridicule plein de charme, un manque de sérieux assumé, de longues descriptions de toilettes excentriques et de plats divers… Au final, on se laisse prendre au jeu et on s’amuse de la petite touche steampunk.
Alors, clairement, si vous n’aimez pas lire une histoire d’amour en dégustant une tasse de thé et des pâtisseries, ce roman n’est pas fait pour vous car la romance en est le coeur central. Mais si, comme moi, vous assumez de temps en temps votre côté midinette, vous devriez aimer le côté décalé et gentiment absurde de cette fantasy urbaine à l’eau de rose.
Orbit
Traduit par Sylvie Denis
ISBN : 978-2-36051-026-9
314 pages – 16,50 €