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"Anansi Boys" de Neil Gaiman

Bon, j’ai lu le dernier Neil Gaiman (connu sous d’autres latitudes sous les noms quelque peu moins célèbres de « Dieu », « Grand Manitou », « Big Boss », ou plus généralement « Oh la vache ! »), nommé Anansi Boys.
Ce livre s’inscrit dans un univers au moins compatible avec celui dépeint dans American Gods : les anciens dieux sont toujours là, mais ils s’intègrent.
C’est le seul point commun entre ces deux romans, à part aussi l’auteur qui les a écrit et les gens qui les lisent.
Pour le reste, Anansi Boys est aussi léger et drôle qu’American Gods était sombre et sérieux. Ce dernier faisait la part belle aux dieux nordiques et égyptiens, alors que, bien entendu, Anansi Boys se porte sur les contes africains.
Anansi est l’Araignée. Un des personnages les plus riches des plus anciens contes africains. Anansi est le héros de contes où il apparaît tour à tour comme menteur, voleur, trompeur et, parfois, victime de ses propres pièges. Il partage la vedette avec les animaux du coin, Tigre, Hyène, Élephant, Singe, pour ne citer qu’eux.
A. Nancy est un vieil homme, vivant en Floride. Son fils, Fat Charlie, vivant en Angleterre, apprend sa mort peu de temps avant son mariage. C’est l’occasion de découvrir tout ce qu’il n’a jamais su sur son père, sa famille, lui-même, et de provoquer quelques catastrophes.
Je n’en dirai pas plus, le reste est à découvrir. Cependant, l’intrigue devient extrêmement prévisible assez vite, et dès le milieu du bouquin, le lecteur quelque peu averti aura déjà deviné l’issue et même la plupart des détails.
Car Neil Gaiman reste Neil Gaiman, et n’essaie pas vraiment de se renouveler. Ses fils scénaristiques sont toujours les mêmes, et sa fin encore plus banale que d’habitude.
Pourtant, je ne me suis ennuyé à aucun moment de tout le récit. C’est le premier livre de Gaiman que je lis en anglais, et j’ai été totalement happé par son style génialement simple, si parfaitement juste. Chaque phrase est tournée de façon à être la plus percutante, la plus pleine de sens. Les personnages, bien que très stéréotypés, en deviennent vraiment attachants et même éventuellement touchants, tant visent au coeur les dialogues.
La nouveauté, donc, c’est cet humour omniprésent que l’on n’avait pas encore vu si exploité, excepté dans certaines de ses nouvelles. Un humour fin, délicat, et vraiment efficace.
Mais je ne suis pas objectif. Je voue tous les cinquièmes jeudis du mois un culte à Gaiman, lui faisant offrande de mon corps, qu’il ne vient hélas jamais chercher. Donc je vous conseille de lire ce livre pour vous faire votre propre avis.
Et si vous lisez en français uniquement, tant pis, vous attendrez.

— Nicky

Cibylline

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