"Carmélia" de Gérald Duchemin
On peut être un parfait inconnu, mais écrire son premier roman dans une langue parfaite. C’est le cas ici. Une écriture raffinée qui évoque un Baudelaire ou un Poe et donne une saveur particulière à une histoire, en soi, pas exceptionnellement originale : la relation entretenue avec ses locataires par l’entité malveillante qu’est leur logis, une petite mansarde assez minable nichée sous les toits, dans le centre historique de Montpellier, à deux pas de la place de l’Œuf.
Qui voudrait louer cela ? Pas grand monde sinon un étudiant plus ou moins impécunieux. Heureusement, il y en a et c’est au dernier en date, inspiré par le génie des lieux, que nous devons de savoir ce qu’il advint de son prédécesseur, Gilles Chorion, jeune homme rêveur ayant entrepris des études de droit qu’il ne terminera jamais. Pour autant, son suicide ne laissera pas son hôtesse indifférente puisqu’elle aura besoin de se défaire de son souvenir.
On ne se méfie jamais assez des vieux immeubles et de ce qu’ils abritent, même si, selon les étages, la cruauté prend des visages différents et si propriétaires ou locataires composent avec leurs propres petites sanies.
Une écriture assez noire donc, qui plaira assurément aux amateurs de fantastique, mais pas à eux seuls – malgré un petit bémol dans le dernier « rêve partagé », dont la longueur et l’excès de détails amoindrissent la poésie et la force du texte.
Le tout sous une couverture sobre et une jaquette soignée un brin désuètes mais parfaitement assorties à l’ouvrage et qui augurent bien de cet éditeur d’un « gentil petit bled entre Montpellier et Sète »…
On ne se méfie jamais assez des vieux immeubles et de ce qu’ils abritent, même si, selon les étages, la cruauté prend des visages différents et si propriétaires ou locataires composent avec leurs propres petites sanies.
Une écriture assez noire donc, qui plaira assurément aux amateurs de fantastique, mais pas à eux seuls – malgré un petit bémol dans le dernier « rêve partagé », dont la longueur et l’excès de détails amoindrissent la poésie et la force du texte.
Le tout sous une couverture sobre et une jaquette soignée un brin désuètes mais parfaitement assorties à l’ouvrage et qui augurent bien de cet éditeur d’un « gentil petit bled entre Montpellier et Sète »…
Hélène
Éditions Le Chat rouge
227 pages – 15 €
ISBN : 2-95118190-1-3
227 pages – 15 €
ISBN : 2-95118190-1-3