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« Dragons d’un crépuscule d’automne – Chroniques de Dragonlance I » de Weis & Hickman

9782811200091La Dragonlance, quelque soit ses qualités ou défauts, est une œuvre qui a marqué ma jeunesse : j’ai lu les deux trilogies lorsque j’étais adolescente. La première trilogie a satisfait ma soif d’aventures de plus jeune (j’attendais avec impatience les parutions entre deux tomes), la seconde trilogie a ravi mon cœur de jeune fille attirée par les personnages sombres tels que le mage Raistlin.
Longtemps, je suis restée tiraillée par la curiosité : une part de moi souhaitait relire ces livres pour retrouver ce qui m’avait tant plu, une part de moi était retenue par les avis entendus ici ou là. Maladroit, mal écrit, etc. On disait que Weis et Hickman (dont j’ai lu sans déplaisir la Rose du Prophète) étaient des créateurs de jeux et non des écrivains.
Presque 20 ans ont passé et voilà que Milady, le nouveau label de Bragelonne, annonce la parution de la première trilogie, retraduite et intégrale. J’avoue que les deux qualificatifs ont attisé mon envie : retraduite laissait présager qu’une partie de la maladresse avait été gommée, intégrale annonçait que l’ensemble serait probablement plus harmonieux.
Mais, au fait, la Dragonlance, vous connaissez peut-être déjà ?
Malgré sa maladresse ou sa réputation en demi-teinte, elle a marqué une génération de rôlistes et de fans de fantasy. Rôlistes qui ont découvert le monde en le jouant, lecteurs qui ont aimé Tass le Kender sans peur ou Fizban le mage étourdi. Ou filles qui, comme moi, ont fantasmé sur Raistlin, le sorcier souffreteux et incompris…
Je viens de refermer le premier tome : Dragons d’un crépuscule d’automne.
Et, malgré mes craintes, le plaisir a été au rendez-vous.
Soyons clairs : ça n’est pas de la grande littérature. Et ce n’est clairement pas ce qu’on en attend !
Il y a des Elfes et des Nains, des Kenders (sortes d’enfants plus sympathiques à mon sens que les Hobbits), de la magie, des dieux… de l’action et un peu d’intrigues, des traîtres et des amoureux.
Des dragons, aussi, évidemment.
Le personnage principal est Tanis, le demi-elfe. Comme il se doit, il est tiraillé entre ses ascendances elfiques et humaines, entre son amour pour la belle Elfe Laurana (toutes les filles sont trop belles, mais, bon…) et la fougeuse Kitiara (dont l’existence est évoquée dans ce premier tome, mais que nous ne verrons pas). Je n’aime pas Tanis, mais il ne me gâche pas l’histoire pour autant.
Il y a aussi Sturm, le chevalier obsolète, Flint, le Nain grognon, Tass, le Kender dont je vous parlais plus haut et qui est une vraie réussite, Lunedor et Rivebise, le couple barbare, Caramon, le géant guerrier, et Raistlin, son jumeau, mage inquiétant et bourreau des cœurs des lectrices midinettes…
En résumé, il y a trop de personnages principaux : ça permet d’en trouver forcément un à son goût, mais les débuts sont difficiles, car les auteurs veulent s’attarder sur chacun. Là, nettement, en refermant le livre, je ne saurais dire à quoi Flint peut servir par exemple.
Un autre malus (zut, je me mets à parler comme un rôliste !) que devra surmonter le livre est son lien direct avec le jeu de rôle dont il est issu : certains passages font trop nettement référence aux règles et on grince un peu des dents.
Mais, au final, même si le premier livre (ce tome 1 est divisé en deux livres) est un peu mou, même si certains personnages pourraient disparaître sans nous manquer, même s’il y a quelques maladresses (et quelques coquilles), la sauce prend : les héros vont-ils vaincre les dragons ? qui est le traître ? qui va survivre ?
Et me voilà à me dire que je ne vais pas tarder à ouvrir le tome 2 : le pari est gagné, j’aime toujours la Dragonlance !

Traduit par Laurent Queyssi
Milady
ISBN : 978-2-8112-0009-1
447 pages – 21,50 €

Cibylline

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