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« Dragons d’une nuit d’hiver – Chroniques de Dragonlance II » de Weis & Hickman

Après l’automne du premier tome, l’hiver va arriver : les épreuves seront donc logiquement plus dures, plus froides…
Lorsque l’on retrouve nos héros, ils ont encore accompli des exploits entre les deux livres et repartent en exploration. Mais, cette fois, ils seront rapidement séparés et c’est par petits groupes qu’ils vont nous emmener à leur suite.
Il y a encore quelques maladresses inutiles dans les débuts, comme, par exemple, ce besoin de nous rappeler que les mages doivent relire leurs sorts pour la nième fois.
Mais, alors que les équipes se forment bien malgré elles, l’action prend le dessus et nous voilà partis.
Tanis, le demi-elfe, fera la route avec les étranges jumeaux, Raistlin et Caramon, tandis que Sturm, Laurana et Tass iront de leur côté.
La faiblesse du premier tome, qui voulait laisser la part belle à chaque personnage, s’estompe : si Lunedor, Rivebise ou Flint s’effacent devant les autres, Raistlin, Laurana, Sturm et Tass prennent leurs aises dans le récit.
Et c’est sans doute la disparité de ces quatre personnages qui donne ce ton si particulier car, au fond, si l’on détaille, les héros de la Dragonlance, ce sont :
– un mage ambitieux, cynique et malade ;
– une princesse Elfe, lancée à la poursuite d’un amour d’adolescente, et qui va devenir une redoutable combattante ;
– un chevalier rigide, probablement dépressif ;
– et un Kender adorable, curieux et terriblement attachant.
Quatre personnages, donc, qui dominent ce deuxième tome et dans lequel Tanis, le principal, n’apparait au fond que comme un faire-valoir.
Contre la terrible menace que représentent les dragons (et le monde n’en connait que des maléfiques), les héros doivent découvrir et ramener à bon port les orbes draconiques, seuls capables de contrôler les terribles créatures.
Sous ce prétexte, nous vivrons donc les tensions qui divisent les peuples « bons », incapables de s’unir, nous parcourrons les terres occupées par les armées de la Reine des Ténèbres…
Laurana, la princesse, devra apprendre à être seule, rejetée par son peuple qui ne peut admettre la voie marginale qu’elle a choisie. Elle est probablement la vraie héroïne de l’histoire.
Sturm découvrira que l’idéal auquel il aspire, la Chevalerie, n’est en fait qu’un vaste bouillon politique.
Si certains suspens ont un peu l’allure de pétards mouillés, la vraie faiblesse réside malgré tout dans l’aspect sentimental des relations : dans le monde de Krynn, l’amour semble une chose extrêmement simple (simpliste ?) puisqu’il nait quand les regards se croisent et n’a d’autre obstacle que la non-appartenance à une même race.
Cela dit, il faut bien s’avouer qu’on ne prend pas son épée, qu’on ne monte pas à cheval… pour les histoires d’amour : la magie, l’aventure, la guerre… nous attendent de pied ferme.
En conclusion, j’ai lu ce deuxième tome avec encore plus de plaisir que le premier, malgré quelques longueurs inutiles ou maladroites (mais c’est très souvent le cas dans les romans de cette taille).
Et j’ai aimé que les auteurs nous emmènent d’aventures en aventures, n’hésitant pas à sauter certains passages pour ne pas nous embourber dans une narration linéaire, tout ça avec les pieds dans la neige et le bout des doigts gelé…

Traduit par Sébastien Baert
Milady
ISBN : 978-2-8112-0020-6
472 pages – 21,50 €

Cibylline

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