"En attendant l’orage" de Graham Joyce
Un groupe d’amis anglais se réunissent en vacances dans une ferme restaurée de la Dordogne. Deux semaines en compagnie de James et Sabine et leurs deux filles, Jessie et Beth, ainsi que trois amis : Matt et Christie, et Rachel.
Deux couples, deux enfants, et une jeune femme, le mélange chargé de vécus et de mensonges va vite se fêler et dévoiler des relations étranges, des caractères très marqués et de nombreux soucis psychologiques entre chaque protagoniste.
Jessie, jeune fille perturbée, par exemple, se retrouve sous l’influence d’un professeur bien étrange, qui lui fait découvrir sa vision du temps, du monde, et des anges cachés dans les miroirs. Quand au reste du groupe, de fortes tensions sexuelles et jalousies se combinent lentement mais sûrement.
Dans ce climat intense, chacun ressent l’orage à venir, qui balaiera ces tensions et d’où surgira la foudre, avant de s’éclipser et de laisser une étrange odeur dans l’air, gorgé de fraîcheur.
Graham Joyce m’avait bluffée à travers Lignes de vie et sa vision d’une famille unie face aux difficultés de la guerre. La lecture de ce roman confirme le talent de l’auteur à jouer sur la psychologie des personnages pour révéler bien plus que de simples face-à-face grossiers. Ici, l’ensemble recèle d’une véritable tension, autour de différents mystères : l’instructeur de Jessie, le mal-être de James et le passé de chacun. Ces personnages si communs apparaissent éclatants, prêts à brûler le regard, et emplis d’une noirceur bien réelle. Finalement, la météorologie mise en avant par Graham Joyce nous présente plusieurs climats autour du groupe et en chacun d’eux. Le cadre français offre également un côté amusant : voir notre propre pays et ce qu’il en ressort à travers des yeux étrangers.
En bref, un excellent moment de lecture, qui peut parfaitement être offert à tous, puisque le côté fantastique reste secondaire et peu soutenu.
À découvrir et partager.
— Aphraël
Éditions Bragelonne
ISBN : 2-915549-63-X
20 € – 315 pages