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"La Forteresse des Secrets – Elamia II" d’Erik Wietzel

Suite à l’invasion des morts envoyés sur Elamia par le terrible Golan Tark, la résistance se forme, autour d’Andrian, l’empereur déchu. En parallèle, Iriane et l’impératrice Onahra essaient de s’en sortir aux enfers ; Litti, l’apprenti magicien apprend toujours plus et décide de prendre position dans la lutte contre les envahisseurs. Quant au vieux Jocquinius, il essaie de comprendre la magie si particulière de l’ancien Trinicien renégat défunt, et trouver un remède contre ces envahisseurs.

Le cycle d’Elamia est un vrai casse-tête pour la lectrice que je suis. D’une part, certains points de l’histoire me perturbent, et me semblent trop simples, d’un autre, Erik Wietzel parvient, à travers son imagination débordante à compenser ces facilités.
En effet, l’auteur parvient à créer de véritable univers, entre Elamia et le royaume des décédés de mort violente. Ses personnages sont travaillés, intéressants et courageux. Ils affrontent leurs propres peurs, combattent vaillamment et tentent de sauver leur monde avec leurs propres possibilités et en faisant aussi leurs propres erreurs. Le bestiaire est très impressionnant, et l’auteur a une imagination véritablement débordante dans le domaine des démons et animaux domestiques issus des enfers. L’ambiance sombre de l’histoire est très bien retranscrite, et on sent que le combat n’est franchement pas gagné d’avance.
En parallèle, les personnages principaux ont également droit à quelques facilités déconcertantes : Iliane me semble particulièrement chanceuse dans le monde des enfers et ses actions, en dépit de vraies prises de risques sont couronnées de succès même si ses compagnons n’ont pas autant de chance. Jocquinius parvient facilement à trouver des amis plus que fabuleux.
Et surtout… le « Grand Méchant », Golan Tark, imbu de puissance, de haine contre l’humanité, d’ambition. Avec ce deuxième tome, même si l’ensemble de l’œuvre se condense autour de Tark, présenté comme surpuissant, mais ayant ses faiblesses propres, l’auteur nous révèle qu’il n’est pas seul et que d’autres sont prêts à entrer en scène… Difficile à cerner, finalement. Heureusement, en même temps, il n’est pas encore invulnérable, mais presque… Finalement, le point qui me chagrine le plus : le manque de descriptions. Cela peut sembler assez surprenant ; en effet, je ne suis vraiment pas amatrice de descriptions à rallonge, mais l’auteur nous plonge dans des univers très différents et novateurs, à travers les diverses aventures de ses personnages. Pourtant, malgré leur cheminement bien construit, on ne parvient pas à cerner les décors des scènes de déroulant dans ces mondes si différents. L’imagination s’embrouille donc à tenter de suivre une scène sans trop en comprendre le contexte visuel. C’en est déconcertant.

En résumé, je ressens le cycle d’Elamia comme une œuvre travaillée et recherchée par un auteur encore en quête de ses propres subtilités d’écriture, ses propres marques. L’ensemble recèle néanmoins une grande qualité et une imagination très développée qui pourrait devenir passionnante. Au final, je ne pense pas garder en tête ce roman comme une référence, mais plutôt comme un bon moment, avant de découvrir, je l’espère, un futur cycle plus mâture et encore plus riche, qui saura me satisfaire pleinement, et me bluffer. Car Erik Wietzel possède un réel potentiel.

— Aphraël

Editions Bragelonne, 2006
ISBN : 2-915549-79-6
18€

Cibylline

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