"La Pierre et la flûte – Livre II" de Hans Bemmann
Ce n’est pas tout que le domaine de Barleboog ait été rendu à la paix en même temps qu’à son seigneur légitime… C’est pourquoi Tout-Ouïe, accompagné du cheval que lui a donné Barlo, et souhaitant trouver sa propre voie, va reprendre le chemin qu’il a déjà suivi. Première étape, revenir chez son grand-père et ramener Yalf. Celui-ci lui sauvera une nouvelle fois la mise lorsque le couple de loups qui l’a suivi lui barrera le chemin, même si celle qui fut Gisa ne veut pas sa mort.
Son retour était très attendu car, même si sa grand’mère est morte, le Doux Flûtiste n’aurait pu se résoudre à la rejoindre sans avoir appris à son petit-fils à jouer de la flûte et lui avoir remis sa flûte d’argent, lui laissant le soin d’en découvrir le véritable usage. Pourtant, c’est d’abord sa Pierre qui va décider de l’orientation que Tout-Ouïe entend donner à sa vie. En effet, en s’attardant chez le Logeur d’ânes, il rencontre des Cavaliers Pillards… qui ne sont pas de vrais Cavaliers Pillards. Ceux-là, après qu’Arni, le porteur de la Pierre, ait disparu, lui rendent un véritable culte et sont devenus de respectables commerçants ou, du moins, en ont tout l’air. C’est pourquoi ils se rendront chez le Doux Flûtiste pour en apprendre quelque enseignement sur Arni mais seront fort déçus. Malgré tout, ils sont si obséquieux devant le jeune nouveau porteur de la Pierre, que l’idée de les rejoindre ne peut que le séduire. Qui sait, s’il devenait un personnage « vraiment » important ? Aussi important que son grand-père ?
Alors, malgré son chagrin lorsqu’il enterrera ce dernier, se mettra-t-il en route vers sa nouvelle vie, emportant dans son bagage quelques fioles bien mystérieuses trouvées à la cave. Après un passage chez Furro, le maréchal-ferrant, où il reverra la belle Rikka, il va pressentir le pouvoir réel de sa flûte dont il va prendre toute la mesure à Draglop. Mais ce pouvoir sur les gens n’est-il pas quelque peu ambigu ? Certainement si, puisqu’en coupant à travers les marais, il maquera de s’égarer dans les pièges (réels ou rêvés ?) tendus par l’homme gris.
Il atteindra néanmoins son but, pour y découvrir la merveilleuse Narsia, fille du chef des Amis d’Arni. Mais une telle beauté peut être elle conquise sans épreuves ? Et Narsia est une fille de marchands, elle sait donc le juste prix de ce qu’elle veut. Pourtant, au cours de ses recherches, Tout-Ouïe va découvrir des aides inattendues : une fillette des Taupes des Pics, Arnilukka, un magicien du Pays des Faucons et, par-dessus tout, les étranges rêves induits par la potion mystérieuse qu’il avait emportée et qui, noirs ou gris, lui en apprendront beaucoup.
L’inconvénient des métaphores est, bien sûr, l’obligation d’en percevoir le sens. Mais ce conte d’Hans Bemmann est, à lui seul, une pure métaphore, peut-être pour apprendre qu’on ne saurait grandir sans découvrir ses zones d’ombre. Une manière de dire que le terme « livre pour la jeunesse » doit être pris au pied de la lettre, celui de livre pour devenir jeune.
Son retour était très attendu car, même si sa grand’mère est morte, le Doux Flûtiste n’aurait pu se résoudre à la rejoindre sans avoir appris à son petit-fils à jouer de la flûte et lui avoir remis sa flûte d’argent, lui laissant le soin d’en découvrir le véritable usage. Pourtant, c’est d’abord sa Pierre qui va décider de l’orientation que Tout-Ouïe entend donner à sa vie. En effet, en s’attardant chez le Logeur d’ânes, il rencontre des Cavaliers Pillards… qui ne sont pas de vrais Cavaliers Pillards. Ceux-là, après qu’Arni, le porteur de la Pierre, ait disparu, lui rendent un véritable culte et sont devenus de respectables commerçants ou, du moins, en ont tout l’air. C’est pourquoi ils se rendront chez le Doux Flûtiste pour en apprendre quelque enseignement sur Arni mais seront fort déçus. Malgré tout, ils sont si obséquieux devant le jeune nouveau porteur de la Pierre, que l’idée de les rejoindre ne peut que le séduire. Qui sait, s’il devenait un personnage « vraiment » important ? Aussi important que son grand-père ?
Alors, malgré son chagrin lorsqu’il enterrera ce dernier, se mettra-t-il en route vers sa nouvelle vie, emportant dans son bagage quelques fioles bien mystérieuses trouvées à la cave. Après un passage chez Furro, le maréchal-ferrant, où il reverra la belle Rikka, il va pressentir le pouvoir réel de sa flûte dont il va prendre toute la mesure à Draglop. Mais ce pouvoir sur les gens n’est-il pas quelque peu ambigu ? Certainement si, puisqu’en coupant à travers les marais, il maquera de s’égarer dans les pièges (réels ou rêvés ?) tendus par l’homme gris.
Il atteindra néanmoins son but, pour y découvrir la merveilleuse Narsia, fille du chef des Amis d’Arni. Mais une telle beauté peut être elle conquise sans épreuves ? Et Narsia est une fille de marchands, elle sait donc le juste prix de ce qu’elle veut. Pourtant, au cours de ses recherches, Tout-Ouïe va découvrir des aides inattendues : une fillette des Taupes des Pics, Arnilukka, un magicien du Pays des Faucons et, par-dessus tout, les étranges rêves induits par la potion mystérieuse qu’il avait emportée et qui, noirs ou gris, lui en apprendront beaucoup.
L’inconvénient des métaphores est, bien sûr, l’obligation d’en percevoir le sens. Mais ce conte d’Hans Bemmann est, à lui seul, une pure métaphore, peut-être pour apprendre qu’on ne saurait grandir sans découvrir ses zones d’ombre. Une manière de dire que le terme « livre pour la jeunesse » doit être pris au pied de la lettre, celui de livre pour devenir jeune.
— Hélène
Éditions L’Atalante – Jeunesse
375 pages – 18€
ISBN 9-782841-724574