"La Transhumance des Anges" d’Hervé Poudat
Un roman d’anticipation, une anticipation pas bien lointaine, se situant dans une ville, elle, toute proche : Nice. Pas de dépaysement donc, pour ma part, dans le parcours de la Promenade des Anglais ou les errances sur le cours Saleya puis dans l’arrière-pays niçois. Pour autant, est-ce tout à fait un roman d’anticipation ?
Certes, découvrir Nice sous un ciel plombé, la Baie des Anges totalement infestée par la caulerpa taxifolia, comme un accident malheureux l’a fait redouter il n’y a guère… c’est une chose qui pourrait arriver.
Qu’une ville se nourrissant du tourisme, et du touriste, ait pu ne pas renoncer à ses bénéfices en se tournant vers un autre type de production de plaisirs, pourquoi pas ?
C’est dire que, habilement enrobé dans le scénario, l’auteur nous livre un pamphlet. Sur la dérive écologique et sur celles des valeurs portées par une société mercantile, qui, comme tout ce qui spécule, se pare des oripeaux d’un humanitaire bien malade.
L’église n’est d’ailleurs pas épargnée non plus, mais mérite-t-elle vraiment de l’être ?
Hervé Poudat, auteur de BD, nous conte ici la rencontre entre Léa, chrétienne extrémiste et terroriste, une Folle de Dieu, et Samano, « brave » accompagnateur de voyages intérieurs, appelé à l’extirper de Coquille, le monde intérieur qu’elle a délibérément contaminé.
En effet, entre tremblements de terre, désastres climatiques et toute cette sorte de choses, les conditions de vie sur terre sont devenues tellement catastrophiques qu’on ne peut plus guère s’en échapper qu’en voyageant dans l’univers intérieur des Donneurs. C’est dans leur imaginaire varié auquel la science a enfin permis d’accéder que débarquent désormais des hordes de touristes avides d’échapper un moment à l’ennui et à la désespérance du monde. Un super-jeu vidéo en quelque sorte qui court-circuiterait consoles et autres ordis pour se trouver directement en prise sur l’imagination du créateur du jeu.
Sauf que l’on peut s’y perdre vraiment, ou s’y cacher, voire, si l’on n’y retrouve pas la porte de sortie, y rester bloqué pendant que son corps mourra pour de bon, abandonné dans le caisson de la polegare de départ.
C’est dire l’importance de l’Accompagnateur. C’est dire aussi l’importance attachée à l’intégrité du monde du Donneur.
Ce n’est rien de dire que Samano, bouleversé par la destruction de Coquille, va se montrer bien imprudent en cherchant à protéger la terroriste coupable mais repentante qu’est Léa.
Mais, après tout, n’est-ce pas le Pape qui est finalement responsable de cette déviance ? Et à qui appartient ce visage que Samano retrouve lors d’évanouissements, de plus en plus fréquents, que ne saurait expliquer la fatigue de son métier. D’ici à ce que même les anges s’en mêlent. Et je vous laisse découvrir ce qu’ils sont…
Bref, une histoire particulièrement loufoque à laquelle s’entremêle un fil de réflexion désabusée sur le monde, mais si ténu qu’on n’y risque pas la « prise de tête ». Juste de quoi s’amuser et découvrir Nice sous un jour bien inattendu.
Certes, découvrir Nice sous un ciel plombé, la Baie des Anges totalement infestée par la caulerpa taxifolia, comme un accident malheureux l’a fait redouter il n’y a guère… c’est une chose qui pourrait arriver.
Qu’une ville se nourrissant du tourisme, et du touriste, ait pu ne pas renoncer à ses bénéfices en se tournant vers un autre type de production de plaisirs, pourquoi pas ?
C’est dire que, habilement enrobé dans le scénario, l’auteur nous livre un pamphlet. Sur la dérive écologique et sur celles des valeurs portées par une société mercantile, qui, comme tout ce qui spécule, se pare des oripeaux d’un humanitaire bien malade.
L’église n’est d’ailleurs pas épargnée non plus, mais mérite-t-elle vraiment de l’être ?
Hervé Poudat, auteur de BD, nous conte ici la rencontre entre Léa, chrétienne extrémiste et terroriste, une Folle de Dieu, et Samano, « brave » accompagnateur de voyages intérieurs, appelé à l’extirper de Coquille, le monde intérieur qu’elle a délibérément contaminé.
En effet, entre tremblements de terre, désastres climatiques et toute cette sorte de choses, les conditions de vie sur terre sont devenues tellement catastrophiques qu’on ne peut plus guère s’en échapper qu’en voyageant dans l’univers intérieur des Donneurs. C’est dans leur imaginaire varié auquel la science a enfin permis d’accéder que débarquent désormais des hordes de touristes avides d’échapper un moment à l’ennui et à la désespérance du monde. Un super-jeu vidéo en quelque sorte qui court-circuiterait consoles et autres ordis pour se trouver directement en prise sur l’imagination du créateur du jeu.
Sauf que l’on peut s’y perdre vraiment, ou s’y cacher, voire, si l’on n’y retrouve pas la porte de sortie, y rester bloqué pendant que son corps mourra pour de bon, abandonné dans le caisson de la polegare de départ.
C’est dire l’importance de l’Accompagnateur. C’est dire aussi l’importance attachée à l’intégrité du monde du Donneur.
Ce n’est rien de dire que Samano, bouleversé par la destruction de Coquille, va se montrer bien imprudent en cherchant à protéger la terroriste coupable mais repentante qu’est Léa.
Mais, après tout, n’est-ce pas le Pape qui est finalement responsable de cette déviance ? Et à qui appartient ce visage que Samano retrouve lors d’évanouissements, de plus en plus fréquents, que ne saurait expliquer la fatigue de son métier. D’ici à ce que même les anges s’en mêlent. Et je vous laisse découvrir ce qu’ils sont…
Bref, une histoire particulièrement loufoque à laquelle s’entremêle un fil de réflexion désabusée sur le monde, mais si ténu qu’on n’y risque pas la « prise de tête ». Juste de quoi s’amuser et découvrir Nice sous un jour bien inattendu.
— Hélène
Éditions Pourquoi viens-tu si tard ?
288 pages – 15 €
ISBN 978-2-9530538-2-1