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"Le ventre de l’arc – La trilogie Loredan 2" de K.J. Parker

La cité de Perimadeia est tombée, les héros des Couleurs de l’Acier se retrouvent donc sans foyer et, de fil en aiguille, rassemblés près de Sconaet de Niessa Loredan, de plus ou moins bon gré. La sœur Loredan dirige une banque en concurrence avec celle de la Fondation, attisant nombre de batailles, avant de virer à une guerre. Bardas Loredan, ancien héros de Périmadeia est aujourd’hui installé dans une petite maison près de la forêt de l’île à créer des arcs. Malheureusement, la guerre à venir et les agissements autour du Principe vont le plonger, une nouvelle fois, en pleine guerre et l’amener à des agissements peu ragoutants…

Le ventre de l’arc permet de mieux découvrir les protagonistes du premier tome du cycle, et d’être vraiment confronté à la famille Loredan et sa folie dans toute leur splendeur. Les batailles entre la banque Loredan et la Fondation sont particulièrement comiques, entre les archers de Scona et l’infanterie lourde avec ses hallebardes et son manque notoire d’imagination militaire et de connaissance du terrain de la part des chefs de la Fondation. En bonus, imaginez-vous armé d’une pique face à un rang d’archers, vous risquez d’être vite transformé en hérisson si vous n’y prenez garde… Mais le Principe est à nouveau tiraillé de tous côtés, et mis en avant, expliquant même certains facteurs de la guerre de Périmadeia demeurés assez flous. Les spontanés souffriront à de très nombreuses reprises de migraines, sans se rappeler vraiment de rêves qui influencent toute une guerre.

Mais, au-delà de cet ensemble agréable, le roman nous montre l’acharnement de Gorgas Loredan à retrouver sa famille, jusqu’à la folie de Bardas et de son frère autour d’un certain arc, qui a tendance à vraiment nous faire comprendre à quel point cette famille est spéciale. Parce qu’au fond, que Gorgas ait ouvert les portes de la cité de Périmédeia alors que Bardas réussissait à la défendre, et entraîné des centaines, voire des milliers de morts sans avoir le moindre soupçon de regret, démontre assurément un certain degré de folie, mais aller à aimer son frère par-dessus tout, marque encore davantage les esprits.

En bref, j’ai beaucoup aimé ce second tome de la série, vraiment marquant, mais préfère conseiller aux âmes sensibles de s’abstenir de le lire. Après, si vous avez le cœur bien accroché et envie de découvrir diverses façons de cuisiner le lapin, de construire des arcs à l’ancienne ou de devenir un habile tacticien face à une société d’étudiants préférant leurs écrits militaires au fait, foncez. Vous saurez même comment contrôler le Principe en ayant un spontané sous la main, plutôt pratique !

— Aphraël

Éditions Bragelonne

Cibylline

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