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« Les Commutants » de Nicolas Alucq

C’est dans une cité très (trop?) largement connectée d’un monde en pleine déliquescence, qu’évolue Kal Than. Ce technicien réseau est suffisamment compétent pour que petits boulots occasionnels assurent sa survie et ses doses de meds. Mais tout juste. Rien de plus. Et encore ne faut-il pas être trop regardant à la légalité.
S’il est doté d’implants plus ou moins utilitaires en nombre raisonnable il l’est aussi, comme tout un chacun, du seul vraiment indispensable dans un environnement à ce point pollué : Ultimed. Celui qui permet d’en supporter l’excès au prix d’une dose quotidienne de meds et dont l’entreprise pharmaceutique Panacéa s’est assuré le monopole.
Au final, quand on risque de manquer des crédits nécessaires, cela donne emploi du temps plutôt chargé malgré quelques sorties et relations, elles aussi relativement occasionnelles, sans qu’on puisse parfois prévoir leur future évolution.
Et, pour s’en évader, il suffit de commuter.
Car il y a un autre monde, où l’air est pur, où la nourriture n’est pas une émulsion insipide, où l’on est beau, grand et fort et où l’on peut faire de vraies rencontres. Par exemple en partant à l’aventure avec des compagnons de hasard, un arc à la main, à la recherche de gibiers, ou de trésors, ou d’exploits mémorables.
Quitte à commuter de nouveau lorsqu’un danger trop terrifiant vous menace. Un dragon à trois têtes comme Zmeï, par exemple.
Ainsi Kal passe-t-il d’un monde à l’autre, d’une enquête à risques sur Panacéa commencée par son ami Mark après que celui-ci ait disparu sans laisser d’autres traces que les documents qu’il avait collectés, à des réflexions suggérées par Gladha, une courageuse guerrière dont il a rejoint le groupe… Mais on ne s’attaque pas plus à certaines entreprises qu’à des créatures monstrueuses, même si les dommages encourus sont de nature différente.
Ni l’intrigue ni l’écriture de ce premier roman ne sont réellement abouties mais, à vrai dire, il s’agit sans doute moins d’un roman que d’un regard quelque peu satirique sur le monde « tel qu’il va ».

Éditions Stentor
308 pages – 28 €
ISBN : 978-2-9405-4204-8

Hélène

Hélène Marchetto est peintre et illustratrice, écrivaine et anthologiste, chroniqueuse. Teams #Nice Fictions #VagabondsduRêve

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