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"Les descendants de Merlin – Tome 1 : Wren" d’Irène RADFORD

Wren est la fille unique du Merlin, fruit d’une union interdite et dernier rempart des traditions contre les Saxons et les nouveaux chrétiens. Bringuebalée par son père aux quatre coins du pays et élevée sans mère à l’ombre de sombres prophéties, Wren n’aura pas une adolescence facile. Les Descendants de Merlin tentent justement de montrer comment cette chrysalide pourra se transformer en femme, et quelles épreuves elle aura à surmonter pour protéger les siens.

La principale originalité du roman tient dans sa narration. En choisissant la jeune Wren pour nous conter l’histoire d’Arthur, Irène Radford nous propose une approche inédite du mythe. Malheureusement, ce choix n’est pas assumé jusqu’au bout. L’auteur se sent obligée de délaisser sa narratrice par moments, cassant un rythme déjà hésitant. De même, le point de vue évolue trop peu au cours du roman ; l’enfance, par exemple, manque de réalisme.

Pour le reste, il y a tout ce dont le lecteur d’heroic fantasy raffole : des chevaliers et des épées enchantées, des fées et des châteaux, de vieux magiciens et de jeunes sorcières, des batailles, des complots, un soupçon de sexe… La recette habituelle.
Mais d’autres ingrédients permettent de relever la sauce. Le manichéisme habituel, même s’il existe sur le fond, est moins tranché concernant les relations entre les principaux protagonistes. Cela renforce une approche plus adulte que dans certains romans du genre. De nombreuses thématiques traversent le fil du récit, et sont la plupart du temps abordées avec passion et subtilité. On retrouve, entre autres, l’opposition entre nouveaux chrétiens et adeptes des anciennes traditions, mais aussi des problématiques plus intimes : l’absence de la mère, puis l’abandon du père ; le paradoxe de traditions qui aident à définir une identité tout en représentant un carcan oppressant.

Finalement, la seule chose qu’il manque à cette épopée, c’est une cure d’amaigrissement. La première partie du roman surtout, manque cruellement de souffle. Ce n’est que lorsque la tragédie s’instaure que le récit retrouve un aspect épique et que les personnages principaux deviennent vraiment attachants.
On pourra également regretter que certains seconds couteaux sentent le carton-pâte et manquent d’épaisseur.

Au final, après un début un peu long, ce premier tome des Descendants de Merlin trouve un rythme soutenu et offre aux lecteurs de fantasy de quoi passer un bon moment. Mais si cette revisitation du mythe arthurien peut paraître originale sur le fond, le roman reste assez classique.

— F-Xavier Bornes

Éditions Points Fantasy
799 pages – 9 €
ISBN : 978.2.7578.0270.0

Cibylline

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