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« Les Loups de Prague » d’Olivier Paquet

loupspragueLe professeur Radek a créé un mouvement clandestin, le VIRUS, auquel adhère Vàclav. Mais le soir où un commando du mouvement investit le centre de contrôle du civi-sat, il rencontre les Loups et, à leur tête, le Vlk, knize de la Guilde. Contrairement à ce que croyait l’inspecteur Nikolaj Barànek, celle-ci n’a pas été éradiquée lors de la prise de pouvoir du général Blàha, huit ans plus tôt, mais il lui a fallu du temps pour panser ses plaies et prendre la mesure du projet Gaïa.
Dans une ambiance post-apocalyptique, ou uchronique, où les États se sont effondrés, chaque ville est autonome. Ainsi en est-il de Prague où se déroule l’action. Cela crée un terrain favorable à l’éclosion de dictateurs, fussent-ils aussi « softs » que Blàha (en somme, la population n’est pas écrasée sous la botte militaire et vit plutôt bien) et où la criminalité prospère, surtout quand elle est bien organisée… et c’est là où le bât blesse. En effet, il arrive toujours un moment où les ambitions d’un dirigeant politique se heurtent à la « Guilde » (laissons-lui le nom que le romancier lui a donné…). Bien sûr, il n’y a rien d’idéaliste là-dedans et ceux qui y croient sont des crétins.
Tel semble en tout cas le point de vue de l’auteur ou c’est du moins ce qui ressort de la lecture de son roman : son idéaliste-type, Vàclav, est un doux rêveur qui voit le monde à travers des lunettes roses auxquelles il se cramponne, qu’il s’agisse de la ville et de sa situation politique, des Loups, de sa propre femme. Il semble totalement incapable de les voir autrement que comme il les voudrait alors même que Miro, du moins, s’efforce de lui ouvrir les yeux. Comme il fait partie des personnages principaux, le désir quasi permanent que j’ai éprouvé de le baffer m’a rendu difficile d’entrer dans l’histoire.
Par ailleurs, on ne sait pas grand-chose de la Guilde : d’où vient son organisation en clans ? D’où vient sa technologie ? On a très peu d’infos à propos des Clans, même des Loups qui sont pourtant centraux dans l’histoire. Du coup, il m’a été difficile de ne pas décrocher, d’autant que j’ai trouvé le style plat : les scènes se déroulent comme un film dont la bande-son serait endommagée, ou dans une langue étrangère. Des scènes semblent intéressantes, mais je suis restée à l’extérieur. Par ailleurs, l’analogie entre la ville et un organisme vivant manque à la fois d’illustration compréhensible, de lien détaillé avec Hanna et d’explications (si vous savez exactement ce qu’est une dendrite et à quoi elle sert, sans devoir aller à la pêche aux informations, vous en savez plus que moi…) qui la rendent palpable.
En somme, à partir d’une idée plaisante, c’est la frustration qui domine, au final, et je le regrette d’autant plus que ce roman avait tout pour être passionnant.

Éditions L’Atalante
Collection « La Dentelle du Cygne »
352 pages – 18,00 €
ISBN : 978-2-84172-533-5

Mureliane

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