"Les magnolias du divin" de Stéphane Dovert
« Les magnolias du divin », voilà un titre étrange. Le roman ne l’est pas moins. Il fait partie de ces livres qu’on ne peut classer dans un genre particulier car il en frôle plusieurs sans se laisser enfermer dans aucun.
Le divin dont il est question s’éloigne singulièrement des habituelles conceptions judéo-chrétiennes ou encore gréco-romaines. Quant aux magnolias, il vous faudra lire le livre pour comprendre de quoi il est question – sachez seulement que certaines fleurs sont plus dangereuses qu’on ne le pense.
C’est l’humanité qui est au centre de l’intrigue. Ces animaux bizarres font-ils ce que l’on attend d’eux ? Remplissent-ils la finalité qui leur a été assignée ? Pour répondre à cette question, il faudra se faufiler le long de l’histoire humaine, à travers une multitude d’histoires individuelles dont chacune porte un morceau de réponse.
L’auteur aurait pu facilement se perdre au milieu de cette mosaïque, mais ce n’est pas le cas. Il tient fermement son fil rouge : le regard du divin et ses magnolias. Le thème lui-même du roman aurait pu être un écueil et je craignais qu’il se termine en queue de poisson, comme c’est souvent le cas. Là encore, le défi est relevé avec succès.
Enfin, un dernier point positif pour ce récit : il ne reste pas centré sur le monde occidental. Il part s’aventurer aux quatre coins du monde et s’attache à regarder l’humanité sous des angles parfois inhabituels.
Le tout est porté par une écriture riche et belle. À cause de cette richesse, ce roman est d’un abord un peu difficile et certains passages pourront paraître obscurs au début. Je conseille vivement au lecteur de ne pas se laisser décourager par les trente premières pages. Certains détails du premier chapitre ne s’éclairent réellement qu’après avoir lu le dernier. Mais dès que commence l’épopée humaine, on ne lâche plus ce livre.
— Livia G.
Éditions AkR/Arkuyris
ISBN 2 913451195
402 pages – 20€