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"Les Monarchies divines III : Les Guerres de Fer" de Paul Kearney

Ce tome, qui compte cent pages de moins que celui qui le précède, laisse temporairement de côté le récit des explorations de Hawkwood et de ses compagnons pour se concentrer sur l’avancée du conflit sur les terres ramusiennes.

L’accent est notamment mis sur Corfe Cear-Inaf qui, bien que possédant ses propres troupes, en voie de devenir général et soutenu par les ruses et l’amour de la reine douairière de Torunnie, traîne toujours ses regrets d’avoir survécu à sa femme pendant la prise d’Aekir et se lance dans la guerre comme d’autres noient leur mélancolie dans l’alcool. Sa spécialité : renverser le cours des batailles malgré une large infériorité numérique. Autant dire que, de ce côté, le réalisme n’est pas de mise et que les morts se comptant par milliers parmi les armées adverses commencent à friser le massacre gratuit. Mais l’écriture de fantasy martiale épique est à ce prix et l’on mettra rapidement son éventuelle incrédulité en sourdine pour savourer la savante progression du désordre sur ce continent aux fausses allures d’Europe médiévale. Sans oublier le fait que, de victoires en promotions, Corfe se rapproche de plus en plus de sa femme qu’il pense morte et qui est devenue l’une des concubines du harem de campagne accompagnant le sultan Aurungzeb au cœur de sa monumentale armée.

Les moines Albrec et Avila ont survécu à leur fracassante découverte et à leur fuite de Charibon au milieu de l’hiver. Profondément marqués dans leur âme comme dans leur chair, ils n’auront de cesse de tenter de rallier la capitale de Torunnie et le pontife séparatiste Macrobius. Mais il n’est pas dit que les informations qu’ils ont mises à jour soient accueillies à bras ouverts, même par des partisans de la paix.

Abeleyn, le roi d’Hebrion, est plongé dans le coma, tout juste maintenu en vie grâce à la magie de son sorcier et mentor Golophin. Grièvement blessé lors de la reprise d’Abrusio, la capitale d’Hebrion, son état plonge dans l’embarras ses généraux qui doivent déjà faire face à une population désemparée par la dévastation de leur ville et la mort de milliers de leurs concitoyens. L’arrivée de la future reine, la sœur du roi d’Astarac, aussi cultivée qu’ingrate de visage, pourrait peut-être redresser la situation. Mais l’amante d’Abeleyn, qui a persuadé tout le monde que l’enfant qu’elle porte est de souche royale, compte bien conserver toutes ses prérogatives.

Encore un roman qui se dévore à la vitesse de l’éclair. Plus court et plus dense que ses prédécesseurs, il ravira les amateurs de combats à grande échelle, si ceux-ci ne sont pas trop regardant sur leur vraisemblance, sans omettre de faire la part belle aux confrontations entre personnages hauts en couleurs. Notons aussi au passage que les soucis de traduction remarqués sur le premier tome se sont totalement estompés. En bref, vous n’avez plus aucune excuse pour ne pas vous lancer dans cette envoûtante saga.

Michaël F.


Collection Points Fantasy
Traduit de l’anglais par Marie-Claude Elsen
303 pages – 6 €
ISBN :2-7578-0167-8

Cibylline

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