"Les Pilleurs d’âmes" de Laurent Whale
Rien ne change en tous temps et en tous lieux et aucun empire ne prospère sans engendrer sa propre gangrène. C’est pourquoi, interdit ou pas par la Fédération, les cartels vont de monde en monde « enrôler » des individus triés sur le volet pour aider à leurs entreprises criminelles où un androïde ne le pourrait pas faute de ce précieux libre arbitre dont les humains sont si fiers. Voilà qui sont les Imix et, en dépit des lois pour leur protection, qui les protègerait ?
Mais comment y mettre fin s’il n’y a pas de preuves ?
Et là, en 1666, aux abords de l’Île de la Tortue, un de ces recruteurs a des visées sur Nau l’Olonnais, pirate aussi redoutable que redouté, vrai meneur d’hommes et fin stratège. Mais un pisteur le suit. Celui qui va se nommer pour la circonstance Yoran Le Goff.
Alors, malgré toutes les capacités offertes par le kraal dans lequel il navigue et ses biospies, une partie dangereuse va s’engager entre les deux hommes. Qui mettra l’autre hors d’état de lui nuire le premier ?
Une véritable histoire de pirates, pleine de bruit, de sang et de fureur, pleine de suspens et de coups-fourrés, le tout entrecoupé de plages de repos qui en paraissent forcément beaucoup plus ternes, malgré tous les ors de la cour. À Baralh comme ailleurs, et si vaste que soit l’univers, n’est-ce pas toujours les « marchands » qui l’emportent sur les vraies loyautés ? L’amirale Lakno le savait pourtant bien.
Mais Yoran n’avait pas prévu que, faute d’avoir découvert son ennemi le premier, il embarquerait pour de bon, ni qu’une rude sympathie le rapprocherait de Bras-de-Fer, ni qu’il était si facile de se laisser aller au pire et qu’il s’en faut parfois d’un rien pour qu’on bascule du mauvais côté ou que l’on parvienne à se redresser.
Rien de tel que la compagnie de la mort, et la beauté peut-être, pour distinguer les lâches des héros.
Avec ce paradoxe que tant de violences et de morts donnent un récit terriblement vivant. On s’y croirait, en somme. Un vraiment joli résultat, couleur adrénaline, même si la partie science-fiction pâlit un peu en regard de celle la flibuste.
Ad Astra Éditions
220 pages – 18 €
ISBN 978-2-919241-00-2