« Murmures d’outre-tombe – Les Mystères de harper Connelly I » de Charlaine Harris
Harper Connelly et son frère sont payés pour retrouver les morts d’une petite bourgade. Depuis que la foudre l’a frappée, la jeune femme a le pouvoir de les localiser et de vivre leurs derniers instants. Le couple dérangera bientôt les intérêts des notables de Sarne et l’hostilité des habitants qui les considèrent comme des oiseaux de mauvaise augure. Malheur à ceux qui tuent les espoirs un peu vains des familles des disparus.
Il est toujours surprenant de découvrir un bouquin composé et écrit avec beaucoup de métier, voire quelque talent (ce que l’on appelle du vrai « boulot de professionnel »), et de s’ennuyer à sa lecture. La faute à un manque d’orginalité flagrant et à une intrigue policière quasi dénuée d’intérêt. Non qu’elle soit mal construite ; simplement, sa banalité et sa carence d’idées excitantes ne peuvent que difficilement susciter un quelconque enthousiasme.
Ce premier tome des aventures de Harper Connelly est malheureusement dans ce cas. S’il doit plaire au plus grand nombre par la véracité des personnages et par son côté « psychologisant », il rebutera les vrais amateurs de fantastique et de polar. Les nombreux meurtres de la petite ville de Sarne n’émeuvent ni n’intriguent. Pire, la révélation finale ne peut que décevoir. Tout ça pour ça. Les motivations du ou des tueurs (ne déflorons pas le peu de suspense du roman) ne justifient guère ce petit jeu de massacre.
Bien sûr, on l’aura compris, Charlaine Harris écrit bien dans le genre formaté (sans doute a-t-elle appris à le faire dans les cours d’écriture qui fleurissent aux U.S.A), mais sa prose efficace et parfois élégante tourne le plus souvent à vide. Certes, une petite ville pleine de secrets inavouables où tout le monde se connaît et est plus ou moins apparenté, est un cadre intéressant, et bien troussé. Il n’empêche que l’enquête policière se traîne. Murmures d’Outre-Tombe se lit vite, comme beaucoup de romans américains, mais sans passion. On a l’impression de visionner le trop long épisode pilote d’une énième série T.V. à base de médium, sans réelle saveur, avec juste un couple de héros bien vu. Harper Connelly va d’ailleurs être adapté pour la T.V ; rien d’étonnant tant le sujet s’y prête.
Charlaine Harris avait largement fait mieux avec le premier tome de sa Communauté du Sud, vampirique en diable. Ne faisons donc pas de cet exemple une généralité.
Retenons malgré tout un ton globalement triste et des passages sur la mort réussis. Murmures d’Outre-Tombe, c’est le moins que l’on puisse dire, ne respire pas la gaieté (malgré une très amusante référente au détective Monk). Tant mieux., cela nous change de l’humour quasi obligé de la Bit-Lit.
Pour finir, ne résistons pas à citer le très beau prologue, qui donne le ton des meilleurs passages du roman entier :
« Les témoins silencieux gisent partout, ils passent de leur forme matérielle à une autre et deviennent peu à peu méconnaissable aux yeux de leurs proches. Leurs cadavres sont poussés dans les ravins, enfermés dans les coffres de voitures abandonnées, harnachés à des blocs de ciment et jetés au fond des lacs. Ceux dont on s’est débarrassé au plus vite sont balancés sur le bas-côté d’une autoroute – afin que la vie, s’étant détournée, puisse continuer son chemin sans s’arrêter pour regarder. »
Il est toujours surprenant de découvrir un bouquin composé et écrit avec beaucoup de métier, voire quelque talent (ce que l’on appelle du vrai « boulot de professionnel »), et de s’ennuyer à sa lecture. La faute à un manque d’orginalité flagrant et à une intrigue policière quasi dénuée d’intérêt. Non qu’elle soit mal construite ; simplement, sa banalité et sa carence d’idées excitantes ne peuvent que difficilement susciter un quelconque enthousiasme.
Ce premier tome des aventures de Harper Connelly est malheureusement dans ce cas. S’il doit plaire au plus grand nombre par la véracité des personnages et par son côté « psychologisant », il rebutera les vrais amateurs de fantastique et de polar. Les nombreux meurtres de la petite ville de Sarne n’émeuvent ni n’intriguent. Pire, la révélation finale ne peut que décevoir. Tout ça pour ça. Les motivations du ou des tueurs (ne déflorons pas le peu de suspense du roman) ne justifient guère ce petit jeu de massacre.
Bien sûr, on l’aura compris, Charlaine Harris écrit bien dans le genre formaté (sans doute a-t-elle appris à le faire dans les cours d’écriture qui fleurissent aux U.S.A), mais sa prose efficace et parfois élégante tourne le plus souvent à vide. Certes, une petite ville pleine de secrets inavouables où tout le monde se connaît et est plus ou moins apparenté, est un cadre intéressant, et bien troussé. Il n’empêche que l’enquête policière se traîne. Murmures d’Outre-Tombe se lit vite, comme beaucoup de romans américains, mais sans passion. On a l’impression de visionner le trop long épisode pilote d’une énième série T.V. à base de médium, sans réelle saveur, avec juste un couple de héros bien vu. Harper Connelly va d’ailleurs être adapté pour la T.V ; rien d’étonnant tant le sujet s’y prête.
Charlaine Harris avait largement fait mieux avec le premier tome de sa Communauté du Sud, vampirique en diable. Ne faisons donc pas de cet exemple une généralité.
Retenons malgré tout un ton globalement triste et des passages sur la mort réussis. Murmures d’Outre-Tombe, c’est le moins que l’on puisse dire, ne respire pas la gaieté (malgré une très amusante référente au détective Monk). Tant mieux., cela nous change de l’humour quasi obligé de la Bit-Lit.
Pour finir, ne résistons pas à citer le très beau prologue, qui donne le ton des meilleurs passages du roman entier :
« Les témoins silencieux gisent partout, ils passent de leur forme matérielle à une autre et deviennent peu à peu méconnaissable aux yeux de leurs proches. Leurs cadavres sont poussés dans les ravins, enfermés dans les coffres de voitures abandonnées, harnachés à des blocs de ciment et jetés au fond des lacs. Ceux dont on s’est débarrassé au plus vite sont balancés sur le bas-côté d’une autoroute – afin que la vie, s’étant détournée, puisse continuer son chemin sans s’arrêter pour regarder. »
Éditions J’Ai lu
280 pages – 8,90 €
ISBN : 978-290-02564-2