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« Plaguers » de Jeanne A Debats

J’ai ouvert Plaguers sans avoir la moindre idée de ce que ce terme pouvait signifier, sans même avoir lu quelques billets ou critiques sur ce roman. En aveugle, donc.
L’histoire : dans un futur relativement proche et pollué, des humains se retrouvent avec de super-pouvoirs, appelés plaies dans ce monde-là, plaguer désignant donc celui qui en est affligé. Nos drôles de super-héros, craints par la population comme il se doit, se retrouvent donc parqués dans des réserves et, là, j’avoue, j’ai pensé aux X-Men se retrouvant entre eux. Sauf que Plaguers n’est pas du tout un roman de super-héros.
Quentin, le narrateur, est un adolescent, issu d’une famille riche, qui arrive à la réserve de Paris en même temps qu’Illya, une jeune fille que ses parents, croyant la sauver, ont transformée en garçon avant qu’elle ne leur soit enlevée.
Avant tout, je dois dire que Jeanne A Debats écrit bien. La lecture est plaisante, sans âpreté, sans maladresse qui agace le regard.
Mais… je ne peux pas écrire que ce roman m’ait plu. Dans un monde intéressant, qui attise notre curiosité, je n’ai pas eu l’occasion de m’attacher aux personnages, trop simples à mon goût. Par exemple, Illya, l’amour du narrateur, ne semble que savoir agacer son entourage, sans que soit vraiment décrite sa douleur de devenir homme alors qu’elle se sent complètement femme. Je n’ai pas été convaincue non plus, je dois le dire, par la physique à l’oeuvre : la Terre est menacée par des découvertes énergétiques et « miraculeuses » qui semblent mener droit à la catastrophe.
Néanmoins, même si le fond écolo n’est pas forcément probant, le roman forme un conte métaphysique dont se dégagent beaucoup de beauté et de poésie, probablement à cause du style de l’auteure, de tendresse aussi car l’amour, hétérosexuel ou homosexuel, y est plus source de joies que de douleurs.
A mes yeux donc, la forme choisie est trop longue pour répondre à ce que je recherche dans un roman, la nouvelle ou novella ayant probablement su me séduire avec ces thèmes, mais cela reste d’assez belle facture pour que je n’invite pas ceux qui apprécient des narrations plus contemplatives à y faire un tour.

L’Atalante
ISBN : 978-2-84172-520-5
334 pages

Cibylline

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