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"Seigneur des Neiges et des Ombres – Les larmes d’Artamon I" de Sarah Ash

Gavril Andar est un jeune peintre dont le principal souci est d’être en train de tomber amoureux de son modèle, Altessa Astasia Orlov. Mais sa vie prend subitement une tournure violente le jour où il entre en possession de son héritage et se retrouve kidnappé pour devenir le Drakhaoul dans le royaume hivernal d’Azkhendir. Obligé de partager son corps avec une entité dont il ne connaît rien, poussé par les hommes de son père à venger sa mort pour sauver le pays de l’énergie destructrice du fantôme de son géniteur, il va devoir au plus vite comprendre ce qui lui arrive pour gérer la situation et sauver son âme… sans compter les puissants ennemis qui entendent bien tirer profit de la situation et s’emparer de son royaume.

La simple lecture du prologue nous plonge dans l’évidence : ce roman promet d’être une merveille. Rares sont les textes où les premières lignes sont aussi bluffantes et gorgées de promesses, la suite nous offrant l’immense plaisir de découvrir que l’espoir est fondé.
Le Drakhaoul est une idée passionnante : cette entité s’emparant des seigneurs d’Azkhendir, et leur offrant, en échange de leur corps et au prix d’une mutation terrifiante, des pouvoirs hors du commun qui assurent au pays une protection sans pareille. Mais, pour supporter la mutation, les seigneurs doivent se plier à des actes de pure barbarie, comparables au vampirisme. Pourtant, certaines solutions pourraient exister pour les libérer de cette emprise, celles recherchées désespérément par le père de Gavril, qui continuera lui aussi à tenter frénétiquement de sauver son humanité pendant qu’il est encore temps.
Pour contrer la défense sans égale d’Azkhendir, les ennemis n’hésitent pas à se lancer à corps perdu dans la sorcellerie. Leur ambition démesurée sera à l’origine d’épouvantables monstruosités. Mais même la pure magie noire n’est pas comparable aux sombres desseins de l’ennemi de Gavril, prêt à tout pour étancher sa soif du pouvoir.
Sarah Ash a réussi à dévoiler une intrigue passionnante à l’aide de dangereux stratagèmes. Ce livre ne doit être ouvert qu’à des moments choisis, avec beaucoup de temps devant soi, car il est particulièrement difficile de le reposer et de retourner vaquer à ses occupations. Chaque fin de chapitre laisse au lecteur l’envie irrépressible de connaître la suite, sans parler de la profonde angoisse de découvrir que les pages tournent l’une après l’autre, jusqu’au moment fatidique où le livre se termine. Les personnages sont très attachants, surtout Gavril qui subit, chapitre après chapitre, une transformation toujours plus fascinante. La quête de pouvoir de son ennemi augmente d’autant la portée de l’oeuvre. Tout concourt à nous rendre dépendant de ce cycle. Toutefois, l’ensemble possède un rythme soutenu qui pourrait ne pas plaire à tous : Bragelonne ne cherche pas ici à publier un roman empli de questions philosophiques, mais à offrir une évasion importante au lecteur, tout comme Sarah Douglass et la trilogie d’Axis l’ont dernièrement permis. Personnellement, je suis complètement entrée dans l’histoire et aurais besoin de la digérer quelques temps, ainsi que trouver de quoi ronger mon frein en attendant impatiemment la suite.
J’ai été bluffée. J’espère que vous le serez aussi.

— Aphraël

Éditions Bragelonne

Cibylline

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