Solaris n° 169
On ne présente plus Solaris, la doyenne des revues de SF et de Fantastique de langue française encore en activité. Trente-cinq ans au compteur et pas une ride. Au menu, des nouvelles d’auteurs confirmés et de jeunes talents prometteurs, des articles surprenants et des chroniques de passionnés. Avec son format roman, sa maquette sobre et aérée, rien n’est laissé au hasard. On a affaire à du professionnel, de l’efficace. Seules les illustrations intérieures signées Bertrand Duchesne, oscillant entre le peu inspiré et le très brouillon, font office de parent pauvre. Mais ce point relève autant de l’anecdote que de la question de goût, tant l’ensemble est d’un abord agréable.
Si l’on s’attarde sur le contenu, voyons ce que nous réserve le chapitre fictions.
« Cherche criminel de génie » de Matthew Hughes
Pour ouvrir le bal, le texte de Matthew Hughes met la barre très haut. Ce récit qui commence comme un polar d’anticipation un peu décalé et s’achève en science-fantasy burlesque est impressionnant de maîtrise. Les truculents dialogues entre le narrateur et son « intégrateur » sont un modèle du genre.
« Un poisson qui tue un homme n’est pas toujours une tragédie » de Marc-André Charron
Toujours dans la rubrique difficile à catégoriser, ce conte aigre-doux verse sans complexe dans le surréalisme, comme le laissait anticiper son titre. C’est mignon et poétique. Mais ça ne dépasse pas la petite flânerie apéritive.
« Éternelle jeunesse » d’Isabelle Piett
Un court texte sur le vrai prix à payer d’une cure de jouvence. La narration mélancolique et la mise en scène à rebours parviennent à transcender de la plus intelligente manière un thème un peu rebattu.
« Nourrir les monstres » de Michel Lamontagne
Passé un début poético-horrifique qui éveille l’intérêt, la deuxième moitié de cette histoire de monstres aux palais difficiles fait sombrer ce texte dans l’ineptie. La faute à une tentative d’explication qui passe à côté de son objectif.
« Singulier pluriel » de Lucas Moreno
Vous voulez prendre une leçon sur la manière d’écrire LE texte fantastique irréprochable ? Lisez cette prenante histoire d’un étudiant introverti qui fait la connaissance de voisins à l’appétit de vie… insatiable. Entre horrifique, fantasmatique et psychanalytique, un récit que l’on n’oubliera pas de sitôt.
« Deux soeurs – plan fictif – Lima Pérou » de Hugues Morin
À nouveau un récit qui penche vers le surréalisme. Il y a de la mythologie inca, des dimensions parallèles et de la tragédie amoureuse dans ces quelques lignes. Il y a certainement un sens, aussi, même si ce dernier m’a échappé.
« La voix qui chantait le cœur du monde » d’Élizabeth Vonarburg
Dans un avenir relativement proche et un poil dystopique, une histoire sur la découverte et l’acceptation de la différence au travers de la rencontre avec de magnifiques mutants. C’est sympathique et efficace même si cela tend à enfoncer des portes ouvertes. Une histoire étrangement conventionnelle sous la plume de Vonarburg.
Je ne me hasarderai pas à critiquer les deux articles que contient cette revue : « Rien à voir avec la Fantasy » de Thibaud Sallé et « Les ruines du futur » de Mario Tessier mais il est à signaler à la fois leur pertinence et leur richesse (malgré la relative brièveté du premier). Les deux se dévorent comme de bonnes nouvelles et, s’ils n’ont pas la prétention de donner des informations exhaustives, réussissent le pari de donner l’envie et les pistes pour en découvrir plus sur l’histoire servant de cadre à la fantasy et sur la manière dont certaines des ruines qui nous entourent peuvent avoir un rayonnement science-fictif.
Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l’intérêt de feuilleter cette revue, sachez que la partie chroniques n’est pas en reste et que certains de ses critiques n’hésitent pas à s’aventurer sur le terrain de la fiche de lecture en poussant l’analyse assez loin.
Une revue qui a sû murir à la façon d’un bon vin. Incontournable.
Si l’on s’attarde sur le contenu, voyons ce que nous réserve le chapitre fictions.
« Cherche criminel de génie » de Matthew Hughes
Pour ouvrir le bal, le texte de Matthew Hughes met la barre très haut. Ce récit qui commence comme un polar d’anticipation un peu décalé et s’achève en science-fantasy burlesque est impressionnant de maîtrise. Les truculents dialogues entre le narrateur et son « intégrateur » sont un modèle du genre.
« Un poisson qui tue un homme n’est pas toujours une tragédie » de Marc-André Charron
Toujours dans la rubrique difficile à catégoriser, ce conte aigre-doux verse sans complexe dans le surréalisme, comme le laissait anticiper son titre. C’est mignon et poétique. Mais ça ne dépasse pas la petite flânerie apéritive.
« Éternelle jeunesse » d’Isabelle Piett
Un court texte sur le vrai prix à payer d’une cure de jouvence. La narration mélancolique et la mise en scène à rebours parviennent à transcender de la plus intelligente manière un thème un peu rebattu.
« Nourrir les monstres » de Michel Lamontagne
Passé un début poético-horrifique qui éveille l’intérêt, la deuxième moitié de cette histoire de monstres aux palais difficiles fait sombrer ce texte dans l’ineptie. La faute à une tentative d’explication qui passe à côté de son objectif.
« Singulier pluriel » de Lucas Moreno
Vous voulez prendre une leçon sur la manière d’écrire LE texte fantastique irréprochable ? Lisez cette prenante histoire d’un étudiant introverti qui fait la connaissance de voisins à l’appétit de vie… insatiable. Entre horrifique, fantasmatique et psychanalytique, un récit que l’on n’oubliera pas de sitôt.
« Deux soeurs – plan fictif – Lima Pérou » de Hugues Morin
À nouveau un récit qui penche vers le surréalisme. Il y a de la mythologie inca, des dimensions parallèles et de la tragédie amoureuse dans ces quelques lignes. Il y a certainement un sens, aussi, même si ce dernier m’a échappé.
« La voix qui chantait le cœur du monde » d’Élizabeth Vonarburg
Dans un avenir relativement proche et un poil dystopique, une histoire sur la découverte et l’acceptation de la différence au travers de la rencontre avec de magnifiques mutants. C’est sympathique et efficace même si cela tend à enfoncer des portes ouvertes. Une histoire étrangement conventionnelle sous la plume de Vonarburg.
Je ne me hasarderai pas à critiquer les deux articles que contient cette revue : « Rien à voir avec la Fantasy » de Thibaud Sallé et « Les ruines du futur » de Mario Tessier mais il est à signaler à la fois leur pertinence et leur richesse (malgré la relative brièveté du premier). Les deux se dévorent comme de bonnes nouvelles et, s’ils n’ont pas la prétention de donner des informations exhaustives, réussissent le pari de donner l’envie et les pistes pour en découvrir plus sur l’histoire servant de cadre à la fantasy et sur la manière dont certaines des ruines qui nous entourent peuvent avoir un rayonnement science-fictif.
Pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus de l’intérêt de feuilleter cette revue, sachez que la partie chroniques n’est pas en reste et que certains de ses critiques n’hésitent pas à s’aventurer sur le terrain de la fiche de lecture en poussant l’analyse assez loin.
Une revue qui a sû murir à la façon d’un bon vin. Incontournable.
— Michaël F.
Revue trimestrielle
160 pages – 10$ canadiens
ISSN : 0709-8863
www.revue-solaris.com