« Solaris n°178 »
Un numéro particulièrement plaisant. D’abord par le choix des nouvelles présentées.
Geneviève Blouin ouvre le bal avec Ce qui reste de l’ange. Un texte tout à la fois poétique et désenchanté sur ces fautes qui ne seront jamais rachetées.
Le Chasseur et la proie, d’Adriana Lorusso, ne joue pas du tout dans le même registre. Si l’arrogance du personnage central reçoit une punition bien méritée, elle s’accompagne d’une férocité si jubilatoire qu’il serait difficile de ne pas la partager.
Suit Un Ange noir d’Yves Meynard. Dans une citadelle close peuplée de chasseurs et de guerriers et que l’on devine dans un lointain futur sans doute post-apocalyptique, l’aîné d’un chef va se marier. Un grand banquet auquel tous sont conviés, y compris Dagr le bâtard. Et parce que la religion est devenue magie, tous porteront le masque d’un ancêtre qui revivra à travers eux.
Dernières paroles à La Havane de Grégoire Mallard. Dans un monde où les mots ne sont plus libres mais payants et à l’unité, les livres sont devenus patrimoine d’état et c’est par le truchement d’un greffon mécanique dans la gorge que les hommes peuvent parler. Mais si celui-ci est atteint, il faut une bien délicate opération pour le retirer et elle n’est pas vraiment légale. Yvan, dont les recherches sur les mots rares pourraient lui apporter la fortune, attend cette opération, en sachant que celui auquel il a du se fier pourrait en tirer seul le bénéfice.
Un pied devant l’autre de Fernand Aubry est sans doute le texte que j’ai préféré. L’histoire toute simple d’un de ces jeunes arrivistes promis à un bel avenir, un jeune loup du droit immobilier, qui se voit confier la mission d’expulser les Ramirez. Une famille occupant sans droit ni titre un immeuble du nord de Brooklyn et auquel s’intéressent les promoteurs en dépit d’une ancienne usine attenante à décontaminer.
En complément des articles documentés dont il est coutumier, Mario Teissier nous livre cette fois les mémoires d’un « méchant » de comics sous la forme d’une conversation dans un bar, voire d’une tentative de recrutement. Très drôle.
Rien à voir donc avec ses Carnets du futurible, consacrés cette fois-ci aux robots, La Vallée de l’inquiétante étrangeté ou est-ce bien vous Mr Roboto ?, où il dissèque ce qui est acceptable ou non par l’humanité en ce qui concerne la conception des robots et les raisons de leur rejet quand ils sont trop ressemblants. Le tout en passant par la psychologie, les automates depuis l’antiquité, la robotique japonaise et les conséquences présentes et futures pour le cinéma. Un tour du sujet très complet comme à l’accoutumée.
Lu avec intérêt également, sous la plume de Jocelyn Bérubé, un article sur les médias et la science-fiction, La fiction dépasse-t-elle la réalité ? L’auteur, après un bref constat sur l’éloignement prétendu qui s’est instauré entre littérature et science-fiction au début du genre, s’attache à en démontrer les racines avant d’étudier justement le rapport entre fiction, réalité et médias au travers de l’œuvre de Jean-Pierre April et, notamment, de sa nouvelle Télétotalité.
En clôture, Les Littéranautes et Lectures, consacrées comme à l’accoutumée à quelques-unes des plus récentes sorties.
Geneviève Blouin ouvre le bal avec Ce qui reste de l’ange. Un texte tout à la fois poétique et désenchanté sur ces fautes qui ne seront jamais rachetées.
Le Chasseur et la proie, d’Adriana Lorusso, ne joue pas du tout dans le même registre. Si l’arrogance du personnage central reçoit une punition bien méritée, elle s’accompagne d’une férocité si jubilatoire qu’il serait difficile de ne pas la partager.
Suit Un Ange noir d’Yves Meynard. Dans une citadelle close peuplée de chasseurs et de guerriers et que l’on devine dans un lointain futur sans doute post-apocalyptique, l’aîné d’un chef va se marier. Un grand banquet auquel tous sont conviés, y compris Dagr le bâtard. Et parce que la religion est devenue magie, tous porteront le masque d’un ancêtre qui revivra à travers eux.
Dernières paroles à La Havane de Grégoire Mallard. Dans un monde où les mots ne sont plus libres mais payants et à l’unité, les livres sont devenus patrimoine d’état et c’est par le truchement d’un greffon mécanique dans la gorge que les hommes peuvent parler. Mais si celui-ci est atteint, il faut une bien délicate opération pour le retirer et elle n’est pas vraiment légale. Yvan, dont les recherches sur les mots rares pourraient lui apporter la fortune, attend cette opération, en sachant que celui auquel il a du se fier pourrait en tirer seul le bénéfice.
Un pied devant l’autre de Fernand Aubry est sans doute le texte que j’ai préféré. L’histoire toute simple d’un de ces jeunes arrivistes promis à un bel avenir, un jeune loup du droit immobilier, qui se voit confier la mission d’expulser les Ramirez. Une famille occupant sans droit ni titre un immeuble du nord de Brooklyn et auquel s’intéressent les promoteurs en dépit d’une ancienne usine attenante à décontaminer.
En complément des articles documentés dont il est coutumier, Mario Teissier nous livre cette fois les mémoires d’un « méchant » de comics sous la forme d’une conversation dans un bar, voire d’une tentative de recrutement. Très drôle.
Rien à voir donc avec ses Carnets du futurible, consacrés cette fois-ci aux robots, La Vallée de l’inquiétante étrangeté ou est-ce bien vous Mr Roboto ?, où il dissèque ce qui est acceptable ou non par l’humanité en ce qui concerne la conception des robots et les raisons de leur rejet quand ils sont trop ressemblants. Le tout en passant par la psychologie, les automates depuis l’antiquité, la robotique japonaise et les conséquences présentes et futures pour le cinéma. Un tour du sujet très complet comme à l’accoutumée.
Lu avec intérêt également, sous la plume de Jocelyn Bérubé, un article sur les médias et la science-fiction, La fiction dépasse-t-elle la réalité ? L’auteur, après un bref constat sur l’éloignement prétendu qui s’est instauré entre littérature et science-fiction au début du genre, s’attache à en démontrer les racines avant d’étudier justement le rapport entre fiction, réalité et médias au travers de l’œuvre de Jean-Pierre April et, notamment, de sa nouvelle Télétotalité.
En clôture, Les Littéranautes et Lectures, consacrées comme à l’accoutumée à quelques-unes des plus récentes sorties.