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"Alégracia et le Serpent d’argent" de Dominic Bellavance

Pendant qu’Alégracia se repose dans son jardin, dans l’un de ces merveilleux jardins qu’elle consacre à chaque espèce de fleurs, sa sœur jumelle, Sintara, et leur mère, Mosarie, sont parties sur la plage ramasser les balbales dont elles déjeuneront. Rien que de très routinier dans la calme petite vie de ces deux jeunes filles qui habitent leur petite maison près de la plage et qui ne savent rien de leur père, sinon qu’il est mort un jour…

Leur mère, pourtant, semble heureuse et passe de longues heures à peindre avant que chaque tableau ne rejoigne les précédents dans une cave close sous sa chambre. De temps en temps, la visite de Kakimi, un étrange forain chargé de menus cadeaux, apporte une touche de couleur dans cet univers uniforme et, elles le savent aussi, rien ne devrait jamais changer de cette routine, dans ce petit cercle qui est leur territoire au bord de la mer, et dont il ne faut en aucun cas franchir les limites à peine d’un grave danger.
Pourtant, le danger est déjà là, tapi au creux de la curiosité de Sintara qui, faute de peindre ou de jardiner, ou de danser comme sa sœur sur le chant des oiseaux, n’a d’autre avenir que la recherche du monde.
Elle y entraînera Alégracia et les deux jeunes filles, à peine franchie leur frontière, n’échapperont que de justesse aux curieuses créatures humanoïdes qui les captureront. Par chance, comme la plupart des animaux, celles-ci craignent le feu et ne disposent pas, pour en réchapper, de la mystérieuse fleur givrante qu’Alégracia a cueillie en chemin.
Mais, après de telles émotions, comment pourrait-on ne pas accepter la protection d’un prince, Shnar, qui, justement, se trouvait dans les parages et propose gracieusement son aide à une Sintara déjà presque séduite ?
Mosarie, si heureuse qu’elle soit de retrouver ses deux filles saines et sauves, ne montrera pas la même reconnaissance mais comment aurait-elle le pouvoir de s’opposer à la vie facile que fait miroiter Shnar à leurs yeux éblouis ?
Elles reviendront, elles reviendront bientôt… elles y croient certainement…
Elles devront apprendre d’abord à se comporter comme il se doit à la cour. Dans une cour et avec des comportements qui ne seront pas du tout ce qu’elles imaginaient et qui leur révèlera leur vraie nature. C’est pourquoi, Alégracia s’enfuira avec l’aide d’un être étrange, le frère même du prince, dont on dit qu’il fût exilé pour avoir comploté contre leur père.
Les saltimbanques qui recueilleront la jeune fille apprécieront ses dons pour la danse et elle s’en fera, pour la plupart, des amis. Surtout de Danéruké, merveilleux succédané du père disparu et qui, chose étrange, est un ami de Kakimi…
Beaucoup d’imagination dans ce livre, un premier tome à la fin duquel Alégracia se découvrira telle qu’elle est née et devra choisir sa voie. Pourtant, la lecture en est bien décevante. Beaucoup d’extraordinaires images mais dont aucune n’est en valeur : phrases trop courtes mais non incisives et, souvent, très maladroites… Tel quel, ce livre est parfaitement illustré par une couverture style « Art naïf »… Toute l’imagination du monde ne saurait faire abstraction de la « technique ». Voilà un jeune auteur dont on aimerait qu’il peaufine son écriture sous l’égide d’un éditeur exigeant.

— Hélène

Éditions Les Six brumes
ISBN n° 2-9807342-6-8
438 pages

Cibylline

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