"De la Poussière à la chair" de Ray Bradbury
Lire un Bradbury procure toujours beaucoup de joie et de mélancolie. Celui-ci ne déroge pas à la règle. Construit de la même manière que les « Chroniques martiennes », mais avec une histoire à la « Foire des Ténèbres », ce livre égrène l’existence d’une famille de monstres dans un manoir.
La vie s’organise autours du père, de la mère et d’une foule d’oncles et de cousins, tous plus hors normes les uns que les autres. La mère n’a pas de prénom genre « Morticia » ou de nom de famille mais « Adams » aurait pu, non dû, être le sien. En effet, ce livre est la genèse de … « La famille Adams » !
Un régal, donc ! Les saynètes s’enchaînent pour décrire la vie de cette famille. En revanche, si vous vous attendez à une franche déconnade ou méchanceté, ce n’est pas du tout le cas. Bradbury ne fait pas dans ces genres-là. Et c’est un peu dommage.
Les personnages sont ici un poil trop sages. Pas d’huile sur les chanteurs de Noël ni de vrais méchants (même ceux qui en veulent à cette famille si paisible).
Juste des personnes qui veulent vivre leur mort tranquillement. C’est peut-être le seul regret de ce livre. Les héros sont des monstres, mais trop proches de nous pour nous effrayer, ou même nous inquiéter. Juste de bons plaisantins en butte à la dure incrédulité humaine.
C’est comme dire qu’un tigre est un gros chat… Un vampire ne serait-il alors qu’un gros moustique ?
Méfiance.
Un livre à lire et relire au coin du feu par une nuit pluvieuse d’automne.
À signaler qu’une partie des nouvelles d’origine ont été publiés dans « À l’ouest d’Octobre » dans la défunte collection « Présence du Futur ».
— Philippe Halvick
Éditions Folio SF
216 Pages – 5,13 €
ISBN : 2-07-030956-8