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"La chapelle électrique" de Nicolas Vander Straeten

La chapelle électrique se lit à la manière d’un kaléidoscope. Comme une image unique, mais démultipliée par un jeu de miroirs et qui tourne, qui tourne pour se fondre en elle-même. Autant dire qu’il n’est pas facile d’en saisir les détails… Bien que l’ensemble soit fort joli à regarder.

Dans un style fluide et maîtrisé, l’auteur nous entraîne dans un univers onirique où deux mondes se touchent, se fondent et se confondent. Au milieu, en guise de frontière, il y a un train. Et dans le train, il y a une petite fille. Une, ou bien plusieurs ? Ma foi, je dirais à la fois une et plusieurs, comme dans le kaléidoscope. Le papa de la petite fille fume une cigarette dans le couloir. Rien que de très normal, et pourtant… Le malaise grandit à chaque pas. La réalité se délite et se retourne, comme un gant. Qui est vraiment Sarah ? Pourquoi y a-t-il un renard qui la suit dans les ombres ? Et son père, qu’a-t-il à voir là-dedans ? La réponse se trouve sans doute de l’autre côté, dans le monde « en sens inverse ».
La relation père-fille est au centre de ce roman, avec l’amour, la possession, la liberté et, bien sûr, le rêve.
Ce que je trouve regrettable dans ce livre, c’est que si peu d’indices soient donnés aux lecteurs. On finit par se perdre dans cette foule de symboles et de phrases à double sens, c’est un peu frustrant. Sa logique est aussi difficile à saisir que celle d’un rêve. Néanmoins, il est parfois fort agréable de se perdre, rien que pour la beauté de l’endroit. Je vous conseille la promenade dans la chapelle électrique, même s’il vous faut probablement plusieurs détours pour saisir les fils de cet étrange récit.

— Livia G.

Editions Chloé des Lys – 2006
ISBN : 2-87459-147-5
15,43€

Cibylline

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