"Le Rêve de Miranda" de Marianne Escbbach
Après des heures d’errance dans les rues, Martin a fini par se pelotonner dans un coin sombre et froid, pour rester là, tout seul. C’est un bien grand chagrin pour un petit garçon de savoir sa petite sœur à l’hôpital. Une simple chute de vélo, mais les médecins craignent que la petite Miranda ne passe pas la nuit. Alors, être tiré de son engourdissement par un pélican qui parle, et pour vous raconter je ne sais quelles sottises sur un rassemblement d’animaux auquel il faut impérativement assister, ça fait beaucoup.
La Sage Reine est, certes, très persuasive lorsqu’elle parle du danger que court le Grand rêve, et, aussi, tous les enfants du monde de plus en plus solitaires et tristes, vissés devant leurs jeux vidéos, mais ce n’est pas cela qui convaincrait Martin, qui en est grand amateur, si Miranda n’était elle-même en danger dans ce vaste rêve. Pour elle, il affronterait n’importe quels dangers et, même s’il ne sait pas de qui il s’agit, il ira trouver Mardouk, le seul qui puisse la sauver.
On ne le laissera pourtant pas partir tout seul et cinq vaillants compagnons vont se dévouer : Petit Ours, capable de tirer le chariot dans lequel ils voyageront, comme l’illustre joliment la couverture d’Amandine Labarre. Mère Émilie la chouette aussi, et deux menues souris dévorées de connaissances scientifiques, le docteur Oreilles Pointues et le professeur Longue Queue. Frédéric le pélican, enfin, si insupportablement pédant, qu’on ne pourrait entreprendre quoi que ce soit sans lui.
C’est dans ce curieux équipage qu’ils vont franchir la porte du pays des rêves pour y découvrir les effroyables effets de la guerre, car c’est bien une guerre totale qui oppose le Scorpion Rouge créateur à la Chasseresse Blanche qui insuffle la vie. Feu et Glace. L’harmonie a été rompue.
Le chemin sera long et semé de dangers avant que Martin ne découvre le sens de sa quête après avoir perdu tous ses compagnons mais, jusqu’à la toute fin, il ne cédera pas.
Un joli conte, dans une veine pacifiste sans niaiserie, qui exalte les valeurs d’entraide et encourage à ne pas juger sur les apparences. Il sort ce 29 janvier, et devrait plaire aux jeunes lecteurs qu’ils soient amateurs de jeux, de fantasy ou, simplement, de bonne lecture.
— Hélène
Éditions L’Atalante – Jeunesse
269 pages – 14€
ISBN 978-2-84172-432-1