"L’enfant de la mort" de Damien Eicker
L’Enfant de la mort est le premier tome des Portes des Sphères Mondes et, aussi, le premier roman de l’auteur. C’est assurément un livre romantique, et d’un romantisme noir. Tous les ingrédients nécessaires y sont présents : le lumineux pouvoir impitoyable et Rinédia, la tendre Mort, forte et fragile, qui, éprise d’un ange déchu, va s’attacher à sauver l’enfant qu’il lui aura donné. Mais on ne se soustrait pas si facilement à un jugement sans appel lorsqu’il vous est signifié par un archange de flammes et un sombre démon.
Aussi, le jeune Niméthau va-t-il être éloigné d’Hauricande, la Cité des morts, sous la protection aimante et vigilante de Reytha, Dame de Vélécie, sa bien étrange suivante, et d’un chevalier plus étrange encore, Thémoclès, Guide des Âmes Sombres.
Mais les dangers de cet univers obscur et inquiétant ne sont-ils pas aussi redoutables que ceux de la cruelle Lumière ? Car nous sommes bien ici au royaume de la fantasy. Niméthau l’apprendra à ses dépens en tombant au mains de la cruelle Lixia, reine et esclave d’Arandant le Nécromant. C’est par une funeste magie qu’elle se l’attachera dans une relation perverse et en fera un curieux page, tout prêt à devenir le noir guerrier épris de sang destructeur d’Hauricande, jusqu’à ce que la force désespérée de son protecteur ne le place sur le chemin de Valya, Valya qui garde le chemin de la très étroite porte du salut.
Tel quel, ce roman d’amour et de mort, se place dans une tradition très « classique », très « adolescente », fort bien servie par l’illustration de couverture d’Aurélien Police. J’aurais donc tendance à y trouver beaucoup trop de poncifs qui nuisent au déroulement de l’action, encore que celle-ci soit exagérément ralentie, mais le pays de la mort ne saurait suivre le temps du réel, et Damian Eicker écrit dans une prose tout à fait élégante. On ne peut donc que souhaiter aux prochains tomes de prendre toute la force et l’épaisseur qui leur manquent un peu et encourager cette toute jeune maison d’éditions.
— Hélène
Iceberg Éditions – 169 Pages
ISBN 9-915763-01-1