« Les Parias de l’espace – Hoshikaze 2250-1 » de Philippe Halvick
Piocher dans la famille je lis pour m’amuser, c’est demander la carte Halvick-auteur. Parce qu’il ne s’agit pas d’une écriture qui prétend à la grande tradition littéraire, non plus qu’aux grandes envolées lyriques ou même, puisqu’il s’agit de space-opera, aux sciences pures et dures.
L’auteur écrit pour s’amuser et nous faire partager son amusement et il y réussit. Toujours avec des héros un peu paumés qui doivent davantage compter sur la chance que sur leurs capacités, même s’ils n’en manquent pas, mais leur vraies valeurs sont celles de l’amitié et, ce qui est à souligner, une amitié qui ne s’embarrasse pas des apparences.
Trois personnages appartenant à la Communauté des Espèces Pérégrines qui vont prendre la parole à tour de rôle. Trois espèces intelligentes, capables de communiquer entre elles, et qui vont se croiser, par hasard, dans une station spatiale.
Le premier fait partie des Marionnettistes, pour ne pas dire vampires, puisque se nourrissant du sang de leurs victimes dont ils contrôlent également le système nerveux. Sauf qu’il s’agit d’une espèce fort pacifique dont le représentant en question s’est voué à l’étude de l’espèce humaine. Il faut bien dire, quand on voit la propension de celle-ci à se fourvoyer dans des situations désespérées sans perdre pour autant sa méfiance et son agressivité, que le sujet est plein de surprises. Pacifisme et curiosité, voilà des qualités appropriées pour un diplomate invité à une tournée d’inspection de la Communauté dans les Systèmes Candidats.
Le second y passera au seul titre de porteur de courrier. Il n’est qu’un très simple soldat et se contente d’obéir à des supérieurs dont on découvrira bien vite qu’ils se soucient fort peu de son devenir. Comme il est un Changeforme, c’est sous forme humaine qu’il est chargé d’agir et, puisqu’on lui a trouvé, sans doute fort peu humainement, l’uniforme et les papiers d’un certain John M. Carpenter, il en endossera à la fois l’apparence et le genre, quitte à s’en libérer parfois et en croisant virtuellement les doigts pour ne pas rencontrer une connaissance du dit Carpenter.
C’est parce que tous deux se retrouveront abandonnés dans une une des stations de transit à la suite d’une attaque de pirates qu’ils découvriront un jeune Volerocher prisonnier servant d’animal de laboratoire.
Alors, certes, l’intelligence des volerochers, mastodontes redoutables qui se nourrissent d’astéroïdes, n’est sans doute pas la plus évoluée de la galaxie. Il n’empêche que ce sont des êtres sensibles et que se servir d’un de leurs jeunes comme sujet d’expérimentation afin d’user de ses congénères comme de vaisseaux vivants, ne saurait satisfaire des espèces civilisées.
Par ailleurs, lorsqu’on est coincé sur une station en perdition, l’entraide n’est pas un luxe. Ainsi marionnettiste et changeforme s’emploieront-ils à délivrer le volerocher tandis que celui-ci leur servira de vaisseau de secours.
Sauf que leur survie ne satisfera guère ceux qui pensaient les voir détruits et comptent bien y remédier ou comment devenir des parias sans l’avoir voulu…
Une petite lecture sans prise de tête pour un moment d’amusement.
Collection Rivière blanche
249 pages – 18 €
ISBN : 978-1-61227-305-1