« Pratès – Le cœur de la Tramorée II » de Javier Negrete
Ce dernier tome s’ouvre sur une lecture du journal de Zénort, le tout premier Zémalnit. Lecture qui apprend exactement ce qu’il en est de la cité de Tartara et du monde à Derguin, et à nous par la même occasion, ce qui n’est pas vraiment du luxe. L’illustration d’Agarta, due à Juan-Miguel Aguilera, la complète fort utilement pour appréhender précisément les difficultés de la situation.
Car pour être une planète « en creux » de la Tramorée, Agarta n’en possède pas moins des royaumes dont celui de Téanagari la Grande, puissante reine atagaïre en son château de Narday.
Pas une rencontre des plus plaisantes puisque la flotte menée par Kratos, alors même qu’elle arrivait à portée de vue de Derguin, va s’engloutir dans un vaste tourbillon qui la laissera aux portes de Narday.
Et pourtant Kratos a bien reçu une vision de Tariman, le Dieu-forgeron, lui promettant une épée semblable à celle du zémalnit, de même qu’une prophétie annonçait à Derguin qu’une amie accompagnerait Zémal lors du dernier combat à mener.
Parallèlement, Togul Barok et ses Noctivagues sont arrivés à marche forcée aux portes de Tartara.
Nous touchons ici au dénouement qui se jouera en Agarta et pour lequel l’ensemble des forces qui tendent à sauver ce monde ne seront pas de trop. Il s’agit de combattre le plus puissant des dieux après tout, même s’ils n’en sont pas vraiment, et la conjonction des trois lunes qui doit signer la destruction de tout est imminente.
Si le dangereux Ulma Tor n’a jamais cherché que son propre pouvoir, Kalitrès, lui, tout prisonnier qu’il soit au Bardaliut, n’est pas si indifférent au sort des mortels ordinaires. La déesse Taniar non plus, qui n’a pas vraiment envie de disparaître définitivement pour satisfaire à la folie de Tubilok. Quant à Mikhon Tik, qui pourrait savoir quel sera finalement son rôle ?
Après nous avoir entraîné dans la conquête, quelque peu magique, de Zémal, l’épée de feu et loin de s’essouffler dans l’aventure, avec Pratès, Negrete achève en beauté cette Chronique de Tramorée dans un savant mélange de fantasy et de science-fiction, sans jamais céder à la facilité de l’une aux dépends de l’autre. Avec, au final, une écriture très caractéristique qui en fait un auteur d’imaginaire de premier plan et le rend d’autant plus plaisant à lire.
Éditions L’Atalante
381 pages – 21 €
ISBN : 978-2-84172-644-8