Solaris n°179
En éditorial, comme il se doit, l’annonce des lauréats des Prix Solaris 2011, Jacques-Brossard 2011 et Boréal. Et celle, moins agréable malheureusement, du décès de Jean-François Somain.
Et puis, beaucoup de nouvelles, de très courtes et de très longues.
Le coup d’envoi est donné avec La Pire histoire de Frédéric Raymond, celle de Jeffrey et de sa relation avec Sarah, une jeune fille qui aimait les histoires qui font peur. Et qui obtint de Jeffrey que la pire fut, justement, leur histoire.
Suivent deux mini-nouvelles, écrites en seulement une heure par Élisabeth Vonarburg et Pascale Raud dans le cadre du Prix Boréal de la Création sur place dont elles obtinrent les deux premiers prix, très justifiés. Envol, pour la première, revisite avec beaucoup de grâce le mythe d’Icare, quant à la seconde, Ni hier. Ni aujourd’hui, elle exprime de façon feutrée la quintessence du désenchantement.
Une Bonne idée, également de Pascale Raud, avec un très menu brin de fantastique, à peine, est pleine d’humour. Ou l’art d’être heureux avec simplicité d’un citoyen ordinaire. Mine de rien, de quoi se poser pas mal de questions sur l’absence de réponses privilégiée par Elliot, qu’on n’ose appeler « héros » du récit.
Le Scapel, de Louis Auger, aborde de façon poético-fantastique le thème d’un enfant confronté à la mort subite de sa mère et de sa stratégie pour atténuer le chagrin.
Tharsis, de Prune Mateo, tire tout son intérêt de la confrontation de deux civilisations et de cultures profondément différentes. Le narrateur est programmeur de phase, un métier en voie de disparition. Il s’est exilé sur Tharsis pour des raisons financières plutôt que de tenter une reconversion. Il ne comprendra jamais tout à fait la logique des habitants de ce monde, juste de quoi y trouver du chagrin.
Yves-Daniel Crouzet nous emmène sur une Scène de crime particulièrement répugnante, comme il se doit pour un récit qui débute comme un polar pour mieux faire glisser le lecteur dans l’horreur.
Sept nouvelles très différentes mais également intéressantes.
Par contre, je n’ai apprécié ni Mon Journal pendant la drôle de crise 2 de Jean-Pierre Laigle ni Rêves de Vermilion : l’œuvre intégrale de Bram Jameson par Claude Lalumière. Aucun reproche à leur faire, toutes deux sont parfaitement écrites mais tout aussi parfaitement ennuyeuses en ce qui me concerne.
Les Carnets du futurible, sous la plume de Mario Tessier, portent sur Les 50 ans de SETI, ou le Premier demi-siècle d’écoute de la Galaxie et sont, eux, tout sauf ennuyeux. Comme il le fait souvent, le rédacteur n’hésite pas à remonter le temps pour situer totalement son propos. Il s’agit, cette fois, de démontrer – et il le fait très bien – l’inanité des objections émises par les adversaires des programmes SETI.
Enfin, pour terminer, les deux rubriques Les Littéranautes et Lectures où l’on trouve, notamment, une excellente critique, très méritée, du Lavinia d’Ursula Le Guin et une autre, très propre à me tenter, d’Identité numérique d’Olivier Merle.